À un battement cardiaque d’un AVC

Lynne ne savait pas que la fibrillation auriculaire triplait le risque d’AVC
Un groupe de femmes âgées exercent dans une piscine.

Lynne Stacey est atteinte de fibrillation auriculaire (FA), une maladie qui entraîne des battements cardiaques rapides et irréguliers. En suivant un traitement, la plupart des gens peuvent vivre une vie normale et active. 

D’ailleurs, « active » décrit bien Lynne, âgée de 80 ans. Physiothérapeute praticienne, elle donne régulièrement des cours d’entraînement en piscine à des personnes qui se rétablissent d’un AVC ou d’une autre maladie. Elle joue aussi au curling trois fois par semaine et enseigne le piano. Par contre, elle ne savait pas que la FA triplait son risque de subir un AVC.  

Il y a deux ans, alors qu’elle se préparait pour donner son cours, Lynne a soudainement perdu la capacité de parler et de bouger le côté droit de son corps.

Elle avait appris à reconnaître les signes de l’AVC grâce à ses patients, mais elle était désorientée. Tout semblait bouger au ralenti. « Ça m’a pris un moment pour me rendre compte de ce qui se passait », se rappelle-t-elle. 

C’est l’un des participants qui a reconnu les signes de l’AVC et a appelé pour une ambulance. 

Lynne a été transportée d’urgence à l’hôpital, où elle a reçu de l’alteplase (aussi appelé t-PA), un médicament qui détruit les caillots sanguins, et subi une thrombectomie endovasculaire (TE), une procédure qui permet de retirer les caillots des gros vaisseaux sanguins dans le cerveau.

Des répercussions importantes chez les femmes

La Dre Jodi Edwards, chercheuse subventionnée par Cœur + AVC, indique que des histoires comme celle de Lynne se produisent encore trop fréquemment. La recherche démontre que les AVC causés par la FA sont généralement plus graves chez les femmes, qui sont également plus à risque d’en mourir.

En collaboration avec son équipe de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, la Dre Edwards cherche une solution pour cibler tôt les femmes qui présentent un risque accru d’AVC causé par la FA afin d’améliorer le diagnostic et de s’assurer que les femmes atteintes de cette affection reçoivent les meilleurs traitements possible pour réduire ce risque.

« Chez de nombreuses femmes, ces risques ne sont pas gérés de façon optimale, et bon nombre d’entre elles n’ont pas un accès adéquat à des soins préventifs », explique la Dre Edwards.

Par le passé, les femmes n’étaient pas suffisamment prises en compte dans les essais cliniques sur la FA. Qui plus est, il existe des différences dans la façon dont celles avant ce trouble cardiaque sont traitées, comparativement aux hommes.

Par exemple, des anticoagulants sont souvent prescrits aux personnes souffrant d’une FA, étant donné qu’ils réduisent énormément le risque d’AVC. Toutefois, les femmes en reçoivent souvent des doses plus faibles par rapport aux hommes, même si des données probantes indiquent que des doses plus élevées des nouveaux anticoagulants sont plus efficaces dans la prévention de l’AVC. Les femmes atteintes de FA sont également moins susceptibles de recevoir des traitements pour cette maladie, y compris la cardioversion électrique, un faible choc électrique qui rétablit le rythme normal du cœur.

Lynne s’est très bien rétablie, et se considère chanceuse d’avoir reçu rapidement un traitement qui lui a sauvé la vie et « d’être parmi ceux qui se sont sortis pratiquement indemnes d’un AVC ». Elle prend maintenant des anticoagulants pour atténuer son risque de subir un autre AVC causé par la FA.

Aujourd’hui, Lynne souhaite que les autres apprennent de son expérience. Selon elle, les femmes doivent être davantage sensibilisées.

« J’ai reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire, mais je n’avais aucune idée que j’allais subir un AVC. Nous devons mieux informer les gens sur les facteurs de risque et les sensibiliser davantage aux signes. »