Survivant d’une maladie du cœur

Cœur

« On m’a donné une seconde chance »

Paul King était peu préoccupé par les maladies du cœur, jusqu’à ce qu’un diagnostic choquant chamboule sa vie.

Chapitre 1 Quelque chose ne va pas

Après une chirurgie à cœur ouvert en mai 2021, Paul King s’est réveillé à l’unité de soins intensifs de l’hôpital général St. Mary’s de Kitchener, en Ontario. C’est alors qu’il a reçu une nouvelle surprenante : son opération avait duré sept heures, soit trois heures de plus que prévu. Son chirurgien lui a annoncé que l’équipe avait dû faire un total de sept pontages pour réparer ses artères bouchées.

« C’est un record? », a demandé Paul, abasourdi.

Ce consultant en vente et en marketing de logiciels de 58 ans d’Owen Sound, en Ontario, était sous le choc lorsqu’il a appris son diagnostic et la gravité de sa maladie du cœur. Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a généré de l’incertitude et des difficultés supplémentaires.

C’est en novembre 2020 que Paul a commencé à soupçonner que quelque chose n’allait pas. Il se sentait plus essoufflé que d’habitude pendant son match de hockey hebdomadaire. Puis, après avoir gravi une colline au cours d’une randonnée avec sa femme, Susan, il a ressenti une pression à la poitrine et une douleur au bras. « J’ai pris mon téléphone et j’ai commencé à chercher sur Google », se souvient-il.

Il a pris rendez-vous avec son médecin. Ce dernier lui a fait passer des tests sanguins et une épreuve d’effort qui ont révélé de potentiels problèmes avec son cœur. Attendant sa deuxième épreuve d’effort, Paul était confiant : « Je m’attendais à bien performer et à retourner à la maison avec, peut-être, une ordonnance. »

Il devait passer la deuxième épreuve deux mois après la première, mais une annulation a permis de la devancer de plusieurs semaines, à deux semaines de la première. C’est à ce moment qu’il est devenu évident que Paul aurait besoin de plus qu’une ordonnance.

Paul King dans une chemise d’hôpital; il a une incision sur la poitrine à la suite d’une chirurgie à cœur ouvert.

Alors qu’il se remettait de son opération à l’hôpital, Paul avait peur de contracter la COVID-19.

Paul King est assis sur une chaise à l’extérieur, un oreiller sur les genoux.

Après un rétablissement ardu au départ, Paul a suivi les conseils de son équipe et a pu rentrer chez lui. 

Paul King, tout souriant, est avec sa femme et ses trois enfants adultes en forêt.

Paul avec sa famille. À la fin de l’été, il avait repris la randonnée et le cyclisme. 

Chapitre 2 Un diagnostic choquant

En mars, une angiographie a révélé quelques blocages sérieux dans les artères du cœur de Paul, notamment l’artère interventriculaire antérieure (AIA). Il avait besoin d’un pontage coronarien. Ce n’est qu’au moment de l’opération que la gravité des blocages a pu être clairement constatée.

Paul a appris que les blocages à l’AIA sont réputés pour entraîner des crises cardiaques fatales ou des dommages permanents. On surnomme même l’artère « widow maker » en anglais, ce qui signifie littéralement « la faiseuse de veuves ». « J’étais sidéré et sous le choc », se souvient-il. Il y a à peine une semaine, il jouait au hockey.

Comme Paul, ses camarades de hockey n’étaient guère préoccupés par de tels enjeux. Ils ne comprenaient pas ce qu’était un pontage ni l’importance des antécédents familiaux dans les maladies du cœur. Paul savait que son oncle était décédé jeune en raison d’une maladie du cœur, mais cela ne l’inquiétait pas outre mesure.

Maintenant, il ne pouvait penser à rien d’autre. Sa fille Chelsea, la cadette de ses trois enfants, venait de se fiancer. Il voulait pouvoir l’accompagner à son mariage.

Alors qu’il attendait son opération, il vérifiait sans cesse ses messages et avait peur de subir une crise cardiaque avant son pontage. Malheureusement, l’attente s’étirait. L’Ontario traversait la troisième vague de la pandémie et l’opération de Paul a dû être reportée trois fois.

C’est à la mi-mai qu’il a enfin reçu l’appel : « Pouvez-vous venir demain? »

Chapitre 3 Un pont vers l’avenir

Paul s’est rendu à l’hôpital et Susan est allée l’attendre dans un hôtel voisin. Plus les heures s’écoulaient, plus elle devenait impatiente d’avoir de ses nouvelles. Lorsque Paul est enfin sorti de la salle d’opération, il a été transporté dans une unité de soins intensifs de fortune pour son rétablissement, puisque l’unité habituelle était occupée par des patients atteints de la COVID-19.

Les hommes de mon âge doivent être mieux informés.
Paul King

Le début de son rétablissement a été difficile et il a dû recevoir des transfusions sanguines. Il était sans cesse effrayé par le risque de contracter la COVID-19. Bien qu’il ait reçu d’excellents soins à l’hôpital, il a pu constater à quel point le personnel était surchargé de travail; l’infirmier qui lui était attitré à son premier jour aux soins intensifs faisait une garde supplémentaire pendant un jour de congé.

Paul s’est concentré à suivre les instructions de son équipe médicale et, en assez peu de temps, il a été en mesure de retourner à la maison.

Son rétablissement a continué au cours de l’été; il a graduellement commencé à marcher et à se sentir mieux. Il s’appliquait à faire les exercices prescrits par son équipe médicale. Malheureusement, la pandémie a une fois de plus entraîné des retards pour lui, cette fois en reportant son admission dans un programme de réadaptation cardiaque.

Il a tout de même réussi à reprendre la randonnée et le vélo vers la fin de l’été et pouvait désormais se réjouir à l’idée d’assister au mariage de sa fille. À la fin du mois de septembre, il a finalement pu commencer un programme virtuel de réadaptation cardiaque d’une durée de 12 semaines.

Paul s’efforce aujourd’hui de sensibiliser les hommes aux maladies du cœur. « Les hommes de mon âge doivent être mieux informés. Je suis estomaqué de constater à quel point il y en a beaucoup qui me questionnent sur les symptômes et tout le reste. »

Il se dit reconnaissant d’avoir reçu des soins qui lui ont évité une crise cardiaque, en particulier dans une période où le système de santé était surchargé.

« J’ai l’impression qu’on m’a donné une seconde chance. C’est un heureux concours de circonstances que j’aie pu être opéré et remis à neuf. »