Heart researcher Dr. Clare Atzema

Une chercheuse se prépare à l’après-pandémie

La Dre Clare Atzema tente d’améliorer les soins aux patients cardiaques, et ce, encore plus depuis la pandémie

Chapitre 1 La recherche sur les soins de suivi

La Dre Clare Atzema s’inquiète du manque de soins aux personnes atteintes de maladies du cœur ou présentant un facteur de risque. Ce problème, elle travaille à le résoudre avec l’aide de fonds de recherche provenant de donateurs de Cœur + AVC.

Il est maintenant devenu encore plus urgent avec la pandémie de COVID-19.

La Dre Atzema est une spécialiste de la médecine d’urgence qui effectue des quarts de travail réguliers au service des urgences du Centre des sciences de la santé Sunnybrook, à Toronto.

En tant que chercheuse subventionnée par Cœur + AVC, elle étudiait comment inciter les gens à retourner consulter leurs dispensateurs de soins primaires pour bénéficier d’un suivi adéquat après s’être rendus aux urgences pour des problèmes cardiovasculaires, comme l’Insuffisance cardiaque, l’hypertension et la fibrillation auriculaire, une forme d’irrégularité du rythme cardiaque

Au début de 2020, la Dre Atzema dirigeait deux grandes études sur ces questions. Ses découvertes allaient permettre à un nombre accru de personnes d’éviter l’hospitalisation, de prévenir les crises cardiaques et l’AVC, et de rester en vie.

Puis vint la pandémie. Soudain, le service des urgences était vide, à l’exception des personnes atteintes de COVID-19 et de quelques patients atteints de cancer.

En tant que médecin, la Dre Atzema a passé des heures exténuantes à lutter contre la pandémie. En tant que chercheuse, elle affirme que tous les travaux ont dû soudainement être orientés vers la COVID-19. Ses études financées par Cœur + AVC ont dû être mises de côté. 

Chapitre 2 Le coût de la COVID-19

Grâce à son expertise dans la prévention et le traitement des caillots sanguins causés par la fibrillation auriculaire, la Dre Atzema a rapidement mis au point une étude pour tester l’efficacité des anticoagulants dans la prévention des caillots chez les personnes atteintes de COVID-19.

Elle a également entamé la planification d’un second projet portant sur l’effet sur la santé cardiovasculaire du syndrome post-COVID-19, caractérisé par des symptômes persistants pendant plusieurs mois après avoir contracté le virus chez certaines personnes.

Entre-temps, elle s’inquiète du moment où elle pourra reprendre ses recherches sur les soins de suivi d’urgence, qui sont susceptibles de toucher un groupe de patients beaucoup plus important. « Les autres travaux de recherche sont encore nécessaires. Ils avaient une raison d’être, mais leur réalisation a certainement pris beaucoup de retard. »

Cependant, sa plus grande inquiétude, alors que les cas de COVID-19 grimpaient, portait sur les personnes atteintes de maladies du cœur et de troubles connexes qui évitaient de se présenter à l’urgence. « Où étaient les patients souffrant d’insuffisance cardiaque? Et ceux qui ont subi une crise cardiaque? » S’ils ne sont pas traités à temps, ils peuvent se retrouver dans un état bien pire.

Ils avaient une raison d’être, mais leur réalisation a certainement pris beaucoup de retard.
Dre Clare Atzema - Chercheuse en cardiologie

Bien sûr, lorsque les cas de COVID-19 diminuaient, les personnes qui avaient peur d’aller à l’urgence osaient enfin s’y présenter.

La Dre Atzema a constaté un grand nombre de complications, particulièrement chez les patients atteints de maladies comme l’insuffisance cardiaque, qui nécessitent une prise en charge attentive. « Ils n’ont pas consulté leur dispensateur de soins primaires ni qui que ce soit d’autre; le cycle du suivi était brisé. »

Elle estime tout de même que les consultations par téléphone et par vidéo avec leurs médecins ont aidé certains d’entre eux. « Cependant, il y a certaines observations qu’on ne peut faire qu’en personne, notamment l’écoute des poumons chez les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque. »

Chapitre 3 Les défis à venir

Pour l’avenir, la Dre Atzema prévoit de nouveaux défis résultant des lacunes en matière de soins découlant de la pandémie.

Par exemple, l’hypertension n’est pas bien prise en charge à l’heure actuelle. « À long terme, d’ici deux à cinq ans, nous verrons une hausse du risque d’AVC, de crises cardiaques, de dissections et d’anévrismes. Beaucoup de facettes seront touchées. »

Elle estime que la pandémie pourrait aggraver la situation de nombreuses personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, notamment l’hypertension, la fibrillation auriculaire et l’insuffisance cardiaque.

 
Heart researcher Dr. Clare Atzema

Malgré les revers entraînés par la pandémie, la Dre Atzema reste déterminée à poursuivre ses travaux de recherche.

« Nous devons donc anticiper ce qui va se passer, et intervenir aussi vite et aussi efficacement que possible pour éviter de telles conséquences. »

Bien que la pandémie ait entraîné son lot d’épuisement, la Dre Atzema a bien l’intention de s’attaquer à ce nouveau problème. Une partie de ses efforts consisteront à reprendre et à mener à bien ses travaux de recherche. Les résultats obtenus pourraient profiter à toute personne atteinte d’une maladie du cœur ou présentant un facteur de risque.