Nous vous connaissons comme la première femme astronaute du pays, mais c’est en tant que neurologue que vous venez d’accepter d’être la présidente d’honneur du Mois du cœur de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Qu’est-ce qui vous a interpellée à devenir bénévole pour cet organisme?
Dans ma carrière de neurologue, j’ai consacré plusieurs années à l’étude de la circulation sanguine vers le cerveau. D’ailleurs, le projet de recherche que j’ai mené pour la NASA a été le premier à se pencher sur les changements qui se produisent chez les astronautes après leur retour sur Terre. Tous ces travaux nous aident à comprendre les fondements de la physiologie du cerveau, qui, nous le savons, subit des changements lorsqu’une personne fait un AVC ou développe une maladie du cœur. Ma collaboration avec la Fondation s’inscrit tout naturellement dans mes efforts pour soutenir la recherche.
En tant que femme de défis, quels mots d’encouragement aimeriez-vous adresser aux démarcheurs bénévoles de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC qui amassent des fonds pour la recherche?
Ils doivent savoir que leurs efforts ont un impact. À l’heure actuelle, le manque de financement est l’un des plus grands obstacles pour la recherche. En plus de recueillir des dons, les démarcheurs sensibilisent la population à la menace des maladies du cœur et de l’AVC, en plus d’informer les gens sur les moyens à prendre pour réduire leur risque. Dans certaines de mes conférences, je parle du fait que si nous ne faisons pas partager les leçons que nous tirons de nos expériences, celles-ci se perdent sans profiter à d’autres. C’est notre responsabilité de faire partager nos connaissances. Dans le cas présent, nous avons le devoir de changer le visage de la santé cardiovasculaire.
Selon vous, quels sont les principaux obstacles au maintien de saines habitudes de vie?
Je crois que c’est une question de priorités. Bien entendu, tout le monde accorde une certaine priorité à sa santé et à celle de ses proches, mais nous avons tendance à laisser plus de place au travail, craignant davantage un échec professionnel qu’un AVC. Toutefois, la maladie peut frapper sans prévenir. Tant qu’on a la santé, il est facile de trouver toutes sortes d’excuses pour ne pas prendre les moyens nécessaires pour réduire son risque, comme faire de l’activité physique, réduire sa consommation de sel ou gérer sa dent sucrée si on est diabétique. Nous vivons dans l’immédiat sans penser aux conséquences de nos habitudes à long terme.
À part redoubler d’efforts, quelles stratégies recommandez-vous pour maintenir de saines habitudes de vie?
Tout le monde est humain; il n’y a pas de honte à reconnaître ses limites et ses lacunes. Pour réussir à adopter un changement majeur, il faut habituellement deux choses, soit de la motivation et un système de soutien. La motivation peut provenir des pairs ou d’un événement bouleversant, comme une crise cardiaque ou un AVC. Ensuite, il est essentiel de se fixer des objectifs et d’aller chercher du soutien auprès des amis, de la famille ou d’un professionnel de la santé. Sans un soutien adéquat, personne ne peut arriver à garder sa motivation. C’est notre réalité à tous.
Que suggérez-vous pour que les gens de partout au pays prennent soin de leur santé?
Commencez par déterminer ce que vous pouvez changer. Il est inutile de dire à votre corps que vous ne voulez pas faire d’hypertension artérielle ou de diabète! Votre organisme se façonne en fonction de ce que vous lui donnez : repos, alimentation, activité physique, stress, etc. Votre seul moyen de l’influencer est de lui donner les meilleures bases et le meilleur de vous-même.
En ce Mois du cœur, soutenez les démarcheurs de la Fondation dans votre quartier ou faites un don en ligne. Votre générosité contribue à financer la recherche qui sauve des vies et à créer plus de survivants.