Docteur Sonia Anand, chercheuse pour Cœur + AVC

Cœur

Prévenir les maladies du cœur précoces

La Dre Anand mène une étude auprès d’enfants de 10 ans dans l’espoir de réduire le risque pour les générations à venir 

Chapitre 1 Inspiration pour la recherche

La Dre Sonia Anand n’a jamais rencontré son grand-père maternel. Il est décédé à la suite d’une crise cardiaque à l’âge de 57 ans. Deux de ses frères sont également décédés à un jeune âge en raison d’une maladie du cœur.

« Il était au zénith de sa vie, dit la Dre Sonia Anand. J’étais intriguée par les raisons pour lesquelles les Asiatiques du Sud (les personnes originaires du sous-continent indien) développent des maladies du cœur de façon précoce. C’est ce qui a marqué le début de ma recherche. »

Aujourd’hui, la Dre Anand est une spécialiste de la médecine vasculaire, laquelle est axée sur les problèmes liés aux vaisseaux sanguins. Leader en recherche réputée, elle est titulaire de la chaire de recherche en santé des populations de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC/Michael G. DeGroote de l’Université McMaster, à Hamilton. Elle étudie les façons dont un éventail de facteurs (notamment la biologie, le sexe et le genre, l’âge, l’origine ethnique et le statut socio-économique) influent sur la santé cardiaque et cérébrale.

Chapitre 2 Découverte de la voie du risque

La Dre Anand et ses collègues ont découvert les plus importants facteurs de risque des personnes originaires de l’Asie du Sud en ce qui concerne l’apparition précoce de maladies du cœur. La Dre Anand a montré que les Asiatiques du Sud qui habitent au Canada présentent un risque accru d’obésité abdominale, un taux de cholestérol anormal et davantage de cas de prédiabète et de diabète – des facteurs fortement associés à la coronaropathie.

Nos découvertes permettront d’élaborer des stratégies de prévention qui pourraient s’appliquer à l’ensemble de la population.
Dre Sonia Anand - chercheuse

« Il s’avère que ce sont les mêmes facteurs de risque que pour tout le monde, affirme la Dre Anand. Cependant, leur fréquence est différente chez les Asiatiques du Sud et ils surviennent plus tôt dans la vie. »

Comment ces facteurs de risque se développent-ils? Et comment pouvons-nous ralentir ou prévenir leur apparition?

La Dre Anand cherche les réponses à ces questions en menant une recherche auprès de 1 000 enfants, en Ontario, dont la mère est d’origine sud-asiatique. Dans le cadre de cette recherche, on a d’abord suivi les mères tout au long de leur grossesse, ce qui a révélé qu’elles présentaient un taux de diabète de grossesse beaucoup plus élevé que les femmes caucasiennes.

Le diabète de grossesse augmente le risque de développer un diabète de type 2 et une maladie cardiovasculaire dans le futur, et ce, autant chez la mère que chez le bébé. La Dre Anand et un collègue ont démontré qu’il existe un lien génétique fort avec l’incidence du diabète de grossesse. Ils évaluent donc si l’adoption d’un mode de vie sain dès la naissance d’un enfant pourrait réduire ce risque.

Depuis, l’équipe de la Dre Anand suit la santé de ces enfants et mesure des facteurs comme la quantité de tissu adipeux, ainsi que de lipides et de glucides dans leur sang. Maintenant que les enfants ont 10 ans, ils subissent un examen physique, y compris une échographie de leurs vaisseaux sanguins. L’équipe est à la recherche de signes précoces d’athérosclérose – un rétrécissement des artères qui pourrait causer une crise cardiaque.

Chapitre 3 De la connaissance à la prévention

La Dre Anand veut déterminer si le fait d’être atteint d’athérosclérose à l’âge de 10 ans signifie que vous développerez une maladie cardiaque d’apparition précoce.

« Lorsque nous aurons défini qui sont les personnes à risque, nous pourrons fournir des directives aux pédiatres et aux médecins de famille concernant le moment, l’âge, auquel il convient de vérifier le taux de cholestérol. » Ces renseignements peuvent être utilisés pour mettre au point des interventions afin de réduire les niveaux des facteurs de risque chez les enfants et les jeunes d’origine sud-asiatique.

« Les bienfaits pourraient être encore plus grands, affirme la Dre Anand. En étudiant les populations à risque élevé de maladies cardiaques, nous pouvons en apprendre davantage sur les causes et les conséquences du développement précoce de facteurs de risque. Ces connaissances permettront d’élaborer des stratégies de prévention qui pourraient aussi s’appliquer à l’ensemble de la population. »