Selon une nouvelle étude, une lacune en matière de protection de la vie privée en ligne permet l’exposition des enfants au pays à d’incessantes publicités de restaurants rapides, directement sur leurs appareils personnels.
Dans le cadre de la première étude de ce type au monde, des scientifiques de l’Université d’Ottawa, jugeant préoccupantes les publicités de malbouffe destinées aux enfants, ont examiné des applications d’entreprises de restauration rapide et de restaurants ainsi que les données qu’elles recueillent lorsque des enfants les utilisent.
« Ce qui est le plus frappant dans les résultats, c’est à quel point on en sait peu sur les données concernant nos enfants que ces entreprises alimentaires recueillent, et sur les façons dont elles comptent s’en servir », affirme Monique Potvin Kent, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa et autrice principale de l’étude. « Ces données sont extrêmement précieuses aux yeux des publicitaires qui veulent influencer le public consommateur par l’entremise d’annonces ciblées. Étant donné le temps que les enfants passent en ligne, leur vulnérabilité à ces publicités est très grande. »
L’équipe de recherche a analysé les politiques de protection de la vie privée ainsi que les conditions d’utilisation des applications mobiles de 26 importants restaurants-minute et restaurants avec salle à manger au pays. Elle a aussi examiné les données concernant des enfants recueillies par cinq applications d’entreprises de restauration rapide en recrutant des familles; les enfants de 9 à 12 ans devaient commander de la nourriture à l’aide des applications choisies, puis leurs parents devaient demander à l’entreprise en question de leur fournir des détails sur les données recueillies.
Moins de la moitié des restaurants (seulement 46 %) ont fourni les renseignements demandés. Le type de données recueillies et leur usage prévu demeurent donc inconnus. La plupart des entreprises n’indiquaient pas d’âge minimal pour l’utilisation des applications, et aucune de ces dernières n’avait de processus de vérification de l’âge.
L’étude met en lumière le besoin d’une réglementation exhaustive en matière de publicité s’adressant aux enfants. « Il est temps que le gouvernement protège les enfants de l’influence des publicités de malbouffe dans leurs milieux de vie et de divertissement, y compris dans les environnements numériques. Nos enfants peuvent avoir un avenir plus sain, et une réglementation gouvernementale en est un facteur clé », déclare Mme Potvin Kent.
La recherche financée par Cœur + AVC est particulièrement pertinente en ce moment, alors que Santé Canada a annoncé son intention d’élaborer de nouveaux règlements relatifs à la publicité alimentaire s’adressant aux enfants d’ici l’hiver 2024. Au pays, l’appel au changement est appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé, qui a recommandé en juillet l’adoption à l’échelle mondiale d’une réglementation rigoureuse afin de protéger les enfants des publicités d’aliments et de boissons à faible valeur nutritive, y compris dans la sphère numérique.
« Cœur + AVC salue la mise à jour des règlements et encourage le gouvernement à annoncer l’adoption de ces derniers dès que possible », dit Doug Roth, chef de la direction de l’organisme. « Nous espérons que la politique aidera les familles à faire des choix sains, tout en les protégeant des techniques de marketing déloyales qui mettent en danger la santé des enfants à long terme. »
À propos de Cœur + AVC
La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques. www.cœuretavc.ca @coeuretavc
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