Un AVC en pleine pandémie

Adrienne Martin est reconnaissante de pouvoir se rétablir aussi bien de son AVC, surtout lorsqu’elle pense au sort qu’elle aurait pu connaître
Adrienne Martin, survivante d’un AVC, en compagnie de son mari et de ses trois enfants en forêt.

Adrienne Martin (à droite) avec son mari, Greg, et ses trois enfants.

 Je ne me souviens pas d’avoir été effrayée lorsque j’ai subi mon AVC, même lorsque les ambulanciers m’ont fait monter dans l’ambulance. Nous étions en pleine pandémie et mon conjoint Greg et nos trois enfants ont dû rester à la maison.

Ce n’est que plusieurs mois plus tard que j’ai ressenti toute la gravité de cet instant. Mon fils Nicho et moi venions de voir une ambulance passer et Nicho a dit : « Ça me rappelle ce qui t’est arrivé, maman ». Il m’a avoué qu’il avait eu peur lorsque l’ambulance est venue me chercher. Lorsque je lui ai demandé ce qui l’avait particulièrement effrayé, il m’a répondu : « Seulement de les voir t’emmener ».

Je fais partie des chanceuses : je me suis bien rétablie après mon AVC et j’en suis tellement reconnaissante! Aujourd’hui, je n’ai aucune séquelle apparente. 

Je sais que mon sort aurait pu être totalement différent et je réalise que Nicho avait raison d’être effrayé ce jour-là. J’y pense souvent et je me sens extrêmement chanceuse de m’en être si bien sortie.

 
<p>Un égoportrait à l’hôpital</p>

Un égoportrait à l’hôpital

Comment tout a commencé

Mes problèmes liés à l’AVC ont commencé en janvier 2020. J’ai d’abord ressenti un certain engourdissement dans mon bras droit, ma jambe droite et le côté droit de mon visage. Parfois, j’avais du mal à parler. Je savais ce que je voulais dire, mais il me fallait un effort supplémentaire pour que les mots sortent.

Je m’interrogeais sur la possibilité d’un AVC, mais je ne présentais pas de facteurs de risque et je n’avais pas d’antécédents familiaux. De plus, je pensais être trop jeune à 50 ans.

Je suis allée au service des urgences, où j’ai passé un tomodensitogramme et un électrocardiogramme. Les tests n’ont rien révélé. Puis, j’ai eu un rendez-vous de suivi avec un neurologue qui pensait que mes symptômes étaient liés à des migraines.

Pendant ce temps, ma vie de mère au foyer était plus occupée que jamais, sans compter le tennis, le pilates et les promenades régulières avec notre chien Shaq.

Puis les symptômes se sont aggravés.

J’allais dîner avec un ami quand j’ai senti ma jambe lâcher et mon visage trembler pendant quelques secondes.

Le lendemain, nous recevions des gens à souper quand j’ai commencé à éprouver des difficultés à parler. J’ai averti Greg, mais une fois de plus, les symptômes ont disparu. J’ai demandé un rendez-vous de suivi avec le neurologue.

La situation s’est détériorée le 24 mars. En raison de la COVID-19, nous avions annulé nos plans pour la semaine de relâche. Greg avait commencé à télétravailler et, naturellement, nos enfants aussi étaient à la maison — Nicho et ses sœurs, Ava (16 ans) et Grace (13 ans).

Ce jour-là, vers 12 h 30, je travaillais dans le jardin avec Grace et Nicho. J’ai soudainement commencé à voir des étoiles juste avant de m’effondrer. 

 
Adrianne

La COVID-19 était en quelque sorte une bénédiction à ce moment, car tout le monde était à la maison.

Adrienne Martin Survivante d’un AVC

Grace est partie en courant chercher Greg. Je ne pouvais pas parler; j’arrivais juste à dire « na ». Je n’avais aucun contrôle musculaire dans mon bras et Greg m’a dit que mon visage semblait figé, sans expression.

Il avait vu la publicité télévisée de Cœur + AVC montrant les signes VITE de l’AVC. Selon lui, mes symptômes correspondaient exactement à ce qu’il avait vu dans la publicité : mon visage, mes bras et mon élocution étaient affectés. Greg était certain que je faisais un AVC. Il a appelé le 9-1-1.

D’une certaine façon, la COVID-19 a été une bénédiction à ce moment-là, car tout le monde était à la maison. En temps normal, j’aurais été seule.

 
Diagnostic et rétablissement

Après une tomodensitométrie et une imagerie par résonance magnétique, les médecins ont confirmé que j’avais fait un AVC; en fait, j’en avais subi quelques-uns dans la période précédant le 24 mars.

J’ai été admise à l’Hôpital général de Vancouver, où j’ai passé les dix jours suivants. En raison de la COVID-19, personne ne pouvait me rendre visite. Heureusement qu’il y avait FaceTime et les textos!

Les médecins m’ont fait passer trois autres TDM au cours des jours suivants pour tenter de trouver la cause de mon AVC. Ils ont conclu qu’il avait été provoqué par une déchirure dans une des artères de mon cou.

Après dix longues journées et beaucoup de temps passé sur Netflix, j’ai eu mon congé de l’hôpital. J’étais folle de joie à l’idée de rentrer enfin chez moi! J’ai été extrêmement touchée par tout l’amour et le soutien que j’ai reçus de mes proches.

J’ai eu une chance inouïe, mais je sais qu’il faut rester vigilant et savoir reconnaître les signes d’un AVC.

Je suis reconnaissante pour tout : l’ensemble du personnel médical et infirmier, et tous les travailleurs de première ligne de l’Hôpital général de Vancouver... y compris les porteurs! J’ai reçu d’excellents soins. Les soins de l’AVC en Colombie-Britannique comptent parmi les meilleurs au monde.

Ma famille et moi sommes également reconnaissants envers Cœur + AVC et le gouvernement de la Colombie-Britannique pour les campagnes de sensibilisation publique qu’ils mènent. Il est vraiment important de connaître les signes de l’AVC et d’appeler le 9-1-1.

Voilà une leçon que ma famille n’oubliera jamais.