Des professionnels de la santé sont préoccupés par la hausse de la pression artérielle au pays

Un nouveau sondage de Cœur + AVC révèle qu’il faut en faire plus pour lutter contre le « tueur silencieux »

Le taux croissant de personnes atteintes de pression artérielle élevée (hypertension artérielle) et les risques accrus associés à ce trouble constituent une préoccupation importante selon un nouveau sondage* réalisé par Cœur + AVC chez près de 1 000 professionnels de la santé de partout au pays. Les professionnels de la santé ont indiqué que la sensibilisation, la prévention, le dépistage et le traitement, bien souvent négligés en raison de la pandémie, sont les principaux points à améliorer pour lutter contre l’hypertension.

Près de huit millions d’adultes au pays sont touchés par l’hypertension artérielle, soit environ un adulte sur quatre. Ce nombre continuera de croître en raison du vieillissement de la population, puisque le risque d’être atteint d’hypertension augmente avec l’âge. D’autre part, de plus en plus de personnes reçoivent un diagnostic d’hypertension à un plus jeune âge. Le coût annuel associé à l’hypertension artérielle est très élevé, soit 13,9 milliards par année.

Risque élevé et manque de sensibilisation

Selon notre sondage, huit professionnels de la santé sur dix sont préoccupés par l’hypertension artérielle au pays, car il s’agit du principal facteur de risque d’AVC, de même qu’un important facteur de risque de maladie du cœur. Plus de sept professionnels de la santé sur dix craignent que les gens ne comprennent pas en quoi consistent l’hypertension et les risques qui y sont associés. En outre, plus de sept professionnels de la santé sur dix ont fait part d’inquiétudes quant au fait que les personnes ne réalisent pas qu’elles développent une hypertension puisqu’elle ne comporte généralement aucun signe précurseur. D’ailleurs, on l’appelle souvent le « tueur silencieux ».

« L’hypertension est comme une voie rapide vers l’AVC et les maladies du cœur. Nous avons donc une excellente occasion de rattraper les personnes avant qu’elles ne s’engagent trop loin sur cette voie. Pour y parvenir, nous devons sensibiliser la population, soutenir la prévention et améliorer l’accès au dépistage et à la prise en charge de l’hypertension, affirme Patrice Lindsay, directrice, Systèmes de santé chez Cœur + AVC. Si nous pouvons prévenir ou prendre en charge l’hypertension artérielle par des changements de mode de vie et des médicaments, nous pourrons réduire grandement le nombre d’AVC et de maladies du cœur. »

Traitement et contrôle en déclin

Notre pays était un chef de file en matière de sensibilisation, de traitement et de contrôle en matière d’hypertension. Malheureusement, nous observons un déclin dans ces domaines sur une période de 10 ans, et ce, particulièrement chez les femmes. Les répondants à notre sondage ont relevé cette tendance. En effet, sept professionnels de la santé sur dix ont indiqué que le manque de lignes directrices pour les pratiques en matière de dépistage de l’hypertension artérielle est une source d’inquiétude, tandis que six répondants sur dix ont mentionné que le traitement et le contrôle inadéquats de l’hypertension sont préoccupants. De plus, sept professionnels de la santé sur dix sont préoccupés par le fait que les personnes présentant le risque le plus élevé d’être atteintes d’hypertension sont souvent celles qui sont frappées par des inégalités, y compris des obstacles au traitement et au soutien.

Heather Evans a subi ses deux premières crises cardiaques à 39 ans. Elle a passé les 19 dernières années à apprendre comment prendre en charge sa maladie du cœur, notamment à maîtriser son hypertension artérielle. Elle mesure maintenant sa pression artérielle régulièrement et prend des médicaments pour la contrôler. Elle essaie de gérer son stress, elle évite le sel et la caféine, elle mange beaucoup de fruits et de légumes et fait de l’exercice plusieurs fois par semaine. « J’ai fait ces changements à cause de la pression artérielle. Elle joue un rôle très important dans les maladies du cœur », dit Heather.

Hausse des obstacles en raison de la pandémie

Notre sondage a aussi révélé que la perturbation de la vie des gens, y compris de leur capacité à avoir accès à des soins de santé durant la pandémie, a eu une incidence négative sur leur pression artérielle, les exposant ainsi à un risque accru d’hypertension.

  • Plus de huit professionnels de la santé sur dix croient que les facteurs de risque liés au mode de vie entraînant des répercussions négatives sur la pression artérielle (p. ex., manque d’activité physique, mauvaise alimentation, gestion du stress inadéquate) ont connu une hausse en raison de la pandémie. En outre, plus de six professionnels de la santé sur dix sont d’avis que les groupes méritant l’équité présentent une augmentation encore plus importante.
  • Huit professionnels de la santé sur dix craignent qu’il y ait eu une augmentation du nombre de nouveaux cas non diagnostiqués et que plus de personnes ayant déjà reçu un diagnostic d’hypertension n’aient pas bien pris en charge et contrôlé leur maladie en raison de la pandémie – ce qui n’est pas surprenant compte tenu de la diminution documentée du nombre de visites chez le médecin.
  • Plus de la moitié des professionnels de la santé sont préoccupés par le fait que plus de personnes que ce qui aurait normalement été le cas aient développé une hypertension durant la pandémie en raison de la hausse des facteurs de risque associés au mode de vie, de l’absence de suivis réguliers en personne, de l’augmentation du stress et de l’incapacité à accorder la priorité à des problèmes de santé existants en raison d’autres difficultés et préoccupations.
La voie à suivre

Les professionnels de la santé sondés ont relevé plusieurs points importants pour mieux soutenir les personnes atteintes d’hypertension ou à risque de développer ce problème de santé :

  • Assurer l’accès à des soins et des suivis réguliers auprès de professionnels de la santé.
  • Assurer l’accès à des vérifications de routine de la pression artérielle au sein de la communauté ou auprès de fournisseurs de soins primaires, y compris des pharmaciens et des services paramédicaux communautaires.
  • S’attaquer aux déterminants sociaux de la santé (p. ex., éducation, littéracie, revenu, logement, soutien social, accès à des aliments nutritifs et activité physique).
  • Accroître la sensibilisation de la population quant à l’importance de surveiller sa pression artérielle.
  • Assurer l’accès à des programmes et des ressources de soutien en matière de modification du mode de vie qui sont appropriés et adaptés aux différentes cultures.
  • Assurer un accès universel aux médicaments, y compris ceux pour l’hypertension.

Il est également essentiel de faire progresser la recherche afin de mieux comprendre les facteurs de risque, notamment ceux qu’il est impossible de contrôler, comme l’âge, l’origine ethnique, les antécédents familiaux et le genre.

La Dre Kara Nerenberg, une chercheuse subventionnée par Cœur + AVC, étudie les troubles liés à l’hypertension artérielle qui peuvent survenir durant la grossesse afin d’évaluer le risque encouru par les femmes de subir un AVC ou de développer une maladie du cœur ultérieurement. Elle croit que d’autres travaux doivent être menés sur les déterminants sociaux de la santé afin d’aborder et de prévenir les risques de maladies cardiovasculaires. « Nous commençons à mieux comprendre de quelle façon l’origine ethnique, le statut économique, l’éducation, les rôles sociaux, le sexe et le genre se recoupent pour jouer un rôle dans le cheminement des gens en matière de santé, y compris de leur santé cardiaque et cérébrale, ce qui nous aidera à mettre au point de meilleures interventions. »

Les maladies du cœur et l’AVC constituent la première cause de décès dans le monde; au Canada, ces deux affections font partie des trois premières causes de décès. Aujourd’hui, plus de 3,5 millions de personnes de tous âges, de toutes origines ethniques et de tous genres partout au pays vivent avec une maladie du cœur, un déficit cognitif d’origine vasculaire ou les conséquences d’un AVC.

* Cœur + AVC (en collaboration avec Environics Research) a mené un sondage en ligne, en français et en anglais, à l’échelle nationale auprès de 982 professionnels de la santé (infirmiers, ambulanciers/premiers répondants, médecins, spécialistes en réadaptation, chercheurs, dirigeants de systèmes de santé, éducateurs et thérapeutes). Le sondage a été mené du 20 juin au 3 août 2022.

Pour obtenir de plus amples renseignements
À propos de Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques www.coeuretavc.ca @coeuretavc

Coordonnées

Stephanie Lawrence
Stephanie.Lawrence@heartandstroke.ca
613 290-4236