Les données sont limpides : une recherche révèle que la première taxe imposée sur les boissons sucrées au Canada a fait diminuer de presque 25 % la probabilité que la population en consomme

Un nouveau rapport met en lumière comment la taxe pourrait contribuer à améliorer la santé publique

Selon une nouvelle recherche, les ventes de boissons sucrées ont baissé de 12 % à Terre-Neuve-et-Labrador un an après l’entrée en vigueur d’une taxe sur ces produits dans la province. Cette statistique démontre que la taxe a joué un rôle dans la diminution des achats de boissons sucrées, ce qui pourrait être bénéfique à long terme en ce qui concerne la santé cardiaque et cérébrale.

La recherche, dirigée par Rachel Prowse et Scott Harding à l’Université Memorial et financée par Cœur + AVC, visait à évaluer l’incidence de la taxe sur les prix, la commercialisation, les ventes et la consommation. Les résultats de l’évaluation sont prometteurs, mais indiquent également que si certains aspects de la conception et de la mise en œuvre de la taxe étaient améliorés, les effets de cette dernière sur la santé publique seraient encore plus importants. Il faudrait cependant que la province infirme sa décision récente d’abolir la taxe d’ici le 1er juillet 2025.

« La probabilité que les gens consomment une boisson sucrée taxée au cours d’une semaine donnée a diminué de 24 %, ce qui est un résultat encourageant », affirme Mme Prowse, professeure adjointe à l’Université Memorial. Par contre, l’équipe de recherche a aussi observé une augmentation de 52 % de la probabilité que la population consomme certaines boissons sucrées qui étaient exemptées de la taxe, comme le lait au chocolat et les cafés aromatisés. « Le fait que plusieurs boissons sucrées étaient exemptées de la taxe constituait une limite importante de la politique fiscale de la province. » 

La consommation excessive de sucre et les boissons sucrées sont associées à des maladies chroniques, y compris l’obésité, l’hypertension, les maladies du cœur et le diabète, de même qu’aux caries. 

« La population de Terre-Neuve-et-Labrador est aux prises avec des problèmes de santé parmi les plus graves au pays, dit Mme Prowse. Les bienfaits de la taxe pour la santé publique pourraient être accrus par la prise de quelques mesures. Par exemple, il faudrait que toutes les boissons sucrées soient taxées; que le prix plus élevé, qui comprend la taxe, soit affiché sur les tablettes ou sur les étiquettes; que le taux de la taxe soit indexé sur l’inflation; et que les recettes fiscales soient réinvesties dans des initiatives de santé publique, en mettant l’accent sur la réduction des inégalités. »

L’équipe de recherche souligne l’importance de veiller à ce que la population ait accès à des options plus saines telles que l’eau, en particulier les personnes à plus faible revenu et en situation d’insécurité alimentaire. Elle note que, dans le cas où la taxe sur les boissons sucrées ne serait pas abolie, l’accès à de l’eau potable représenterait une étape clé pour en améliorer l’efficacité et en accroître les effets sur l’équité en santé. La recherche a révélé un fait intéressant : les changements dans la consommation de boissons sucrées étaient plus visibles chez les ménages en situation de sécurité alimentaire et ayant des revenus plus élevés, soit des groupes qui auraient en principe plus de facilité à remplacer les boissons sucrées par des produits non taxables. Par ailleurs, aucun lien n’a été observé entre les avis d’ébullition de l’eau et la consommation de boissons sucrées. Toutefois, les personnes qui avaient une opinion négative de l’eau du robinet buvaient beaucoup plus de boissons sucrées et beaucoup moins d’eau. 

Cœur + AVC recommande aux gouvernements provinciaux et territoriaux de prendre des mesures afin de réduire la consommation de boissons sucrées afin de contribuer à diminuer la prévalence des maladies chroniques liées à l’alimentation. 

« Cette recherche confirme la nécessité d’agir et propose des recommandations claires que les gouvernements de Terre-Neuve-et-Labrador et d’autres provinces peuvent utiliser dans leurs réflexions sur l’imposition d’une taxe sur les boissons sucrées pour en décourager la consommation, ajoute Doug Roth, chef de la direction de Cœur + AVC. Cette mesure, lorsque combinée à d’autres politiques, peut aider la population du pays à faire des choix plus sains et permettre d’atténuer le fardeau que représentent les maladies du cœur et l’AVC. »

Ce projet a aussi été financé par l’Université Memorial et dans le cadre du programme de subventions pour la validation de principe en prévention primaire du cancer de la Société canadienne du cancer (SCC) et de l’Institut du cancer des Instituts de recherche en santé du Canada (IC-IRSC) (no de la subvention de la SCC : 707239; no de la subvention du IC-IRSC : 181053).

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