La contraception pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale


Pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale, le choix d’une méthode contraceptive sûre est un élément important dans le fait de fonder une famille. La plupart des femmes dont la malformation est bénigne présentent les mêmes risques pendant une grossesse que les femmes sans cardiopathie congénitale. D’autres peuvent être confrontées à des problèmes et à des risques complexes pour la santé. Il est important que toutes les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale discutent de contraception et de grossesse avec un spécialiste des cardiopathies congénitales chez l’adulte afin de choisir les meilleures options pour elles.

Au pays, il existe quinze centres de cardiopathie congénitale pour adultes, tous en milieu hospitalier dans de grandes villes. Si vous n’êtes pas suivie par un spécialiste des cardiopathies congénitales adultes, parlez à votre cardiologue ou à votre fournisseur de soins de santé primaires des facteurs à considérer dans le choix d’une méthode contraceptive.

Collaborez avec votre équipe soignante pour déterminer ce qui est le mieux pour vous. N’ayez pas peur de poser des questions. 

Les facteurs à considérer

Pour les femmes à risque de rencontrer des problèmes de santé en raison de leur cardiopathie congénitale, les choix contraceptifs sont fondés sur :

  • le risque de grossesse;
  • la compréhension des conséquences liées à une grossesse non planifiée;
  • les avantages et les risques de chaque méthode;
  • l’efficacité de chaque méthode;
  • les antécé dents médicaux et les antécédents de santé;
  • l’âge;
  • les préférences personnelles et le mode de vie.
Les méthodes contraceptives
  1. La contraception hormonale (pilule contraceptive, injections, timbre cutané, anneau vaginal) :
    · l’œstrogène et la progestérone,
    · la progestérone seulement
  2. Le dispositif intra-utérin (DIU);
  3. Les méthodes de barrière :
    · le préservatif,
    · le diaphragme,
    · la cape cervicale,
    · l’éponge contraceptive;
  4. L’abstinence périodique;
  5. La stérilisation chirurgicale (contraception permanente).
 
La contraception hormonale

Contraceptifs à base d’œstrogène

Cette forme de contraception pourrait ne pas être le bon choix si vous :

  • présentez un risque ou des antécédents de caillots sanguins;
  • faites des migraines avec aura;
  • souffrez d’une hypertension artérielle non contrôlée;
  • avez plus de 35 ans ou êtes obèse ou fumeuse;
  • portez une valvule cardiaque métallique;
  • avez une fonction cardiaque précaire;
  • vivez avec une maladie du foie;
  • faites de la cyanose (couleur bleuâtre de la peau due au manque d’oxygène);
  • présentez des troubles du rythme cardiaque.

Contraceptifs hormonaux combinés

Les contraceptifs hormonaux les plus courants sont une combinaison de deux hormones : l’œstrogène et la progestérone. Ils existent sous forme de pilule, de timbre cutané, d’injection ou d’anneau vaginal. L’œstrogène augmente le risque de formation de caillots sanguins. Ainsi, si votre cardiopathie congénitale est complexe, il ne s’agit peut-être pas de la meilleure option pour vous.

Pilules progestatives

Les pilules progestatives, comme la micropilule, sont souvent sans danger pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale, car elles risquent peu de provoquer la formation de caillots sanguins. Par contre, comme elles doivent être prises à la même heure CHAQUE jour, elles ne sont peut-être pas l’option idéale pour prévenir une grossesse à haut risque.

La pilule Cerazette est une nouvelle pilule progestative. Si vous oubliez une dose, vous avez jusqu’à 12 heures pour la prendre. Il s’agit d’une option plus sûre pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale.

L’anovulant d’urgence, communément appelé la pilule du lendemain, est un contraceptif d’urgence à prendre si vous avez eu une relation sexuelle non protégée et que vous voulez éviter une grossesse. Il ne contient que de la progestérone et risque peu de causer la formation de caillots sanguins. Il est généralement sans danger pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale, peu importe la gravité de leur malformation.
 
Injections et implants

Une injection intramusculaire de progestérone (Depo-Provera) tous les trois mois pour prévenir la grossesse convient souvent aux femmes vivant avec une cardiopathie congénitale.

Un implant progestatif à faible dose inséré sous la peau du bras assure une protection contraceptive pendant trois à cinq ans. Il peut être facilement retiré si vos plans familiaux changent et est généralement sans danger pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale.

Le dispositif intra-utérin (DIU)

Un DIU est une méthode contraceptive à action prolongée efficace et réversible. Il s’agit d’un petit stérilet flexible inséré dans l’utérus. Il libère de la progestérone pour prévenir la grossesse pendant jusqu’à cinq ans. L’implantation et le retrait peuvent entraîner une hypotension artérielle. Si votre malformation cardiaque est complexe, il se peut donc que ces procédures doivent être effectuées à l’hôpital.

Les méthodes de barrière

Les méthodes de barrière comprennent le préservatif, le diaphragme, la cape cervicale et l’éponge contraceptive. Elles DOIVENT être utilisées en combinaison avec un spermicide. Le risque pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale est l’échec de la contraception entraînant une grossesse non planifiée. En effet, ces méthodes présentent un taux d’échec de 15 à 32 % dans la première année. Elles ne sont donc pas recommandées pour prévenir les grossesses à haut risque.

 

L’abstinence périodique

L’abstinence périodique consiste à suivre votre cycle menstruel, qui prédit quand vous serez le plus fertile, et à éviter les relations sexuelles non protégées pendant cette période. Son efficacité dépend de la précision avec laquelle vous suivez votre cycle et de la régularité de ce dernier. Cette méthode ne pose aucun risque direct pour la mère ou le fœtus, mais il s’agit de l’une des méthodes les moins efficaces. L’abstinence périodique n’est pas recommandée pour prévenir les grossesses à haut risque.

La stérilisation chirurgicale (contraception permanente)

La ligature des trompes et la pose d’implants dans les trompes sont deux options de contraception permanente. L’intervention, par laparoscopie, est pratiquée sous anesthésie générale et présente donc un certain risque pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale. De nouvelles procédures pouvant être effectuées sous sédation sont en cours de développement. La stérilisation est une option raisonnable si vous savez que vous ne voulez jamais avoir d’enfant.

La vasectomie est une méthode contraceptive efficace pour les hommes qui permet d’éviter les risques d’une intervention pour les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale. Il est important de parler des conséquences que cette intervention aurait pour votre partenaire si vous vous sépariez. 

Quelques messages clés
  • Le choix d’une méthode contraceptive sûre est un élément important dans le fait de fonder une famille.
  • Toutes les femmes vivant avec une cardiopathie congénitale doivent parler de contraception et de grossesse avec un cardiologue spécialiste des cardiopathies congénitales chez l’adulte pour en comprendre les risques.
  • Les méthodes de contraception hormonales et les dispositifs implantés peuvent ne pas être recommandés pour certaines femmes vivant avec une cardiopathie congénitale, selon les facteurs de risque personnels de celles-ci.
 
Ressources

Pour obtenir plus de renseignements sur la contraception, consultez le site Web de l’Adult Congenital Heart Association (organisme des États-Unis) .

Pour en apprendre davantage sur la cardiopathie congénitale, consultez nos pages sur le sujet. 

Pour découvrir des services qui peuvent vous aider au fil de votre cheminement avec une maladie du cœur, consultez notre liste de services et de ressources.

Ce contenu a été rédigé par Shelah Ross, qui a une expérience vécue de la cardiopathie congénitale, en collaboration avec Jack Colman et Lorna Swan, cardiologues, programme de cardiopathie congénitale chez l’adulte, Centre de cardiologie Peter Munk et Université de Toronto.