Soigner les cœurs après une crise cardiaque
Emilio Alarcón met au point des traitements novateurs pour réparer les cœurs endommagés et faire en sorte qu’ils continuent à battre.
Chapitre 1 Comme de la science-fiction
« Lors d’une crise cardiaque, le cœur risque d’être endommagé », souligne M. Alarcón, chercheur principal à l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « Le corps est un organisme vivant qui travaille fort pour nous guérir après une blessure. C’est cette précieuse énergie que nous voulons protéger. »
L’équipe de M. Alarcón travaille sans relâche sur des approches thérapeutiques qui aideront les cœurs à guérir et qui amélioreront la fonction cardiaque. Au cours des dernières années, le chercheur et son équipe ont mis au point des matériaux biodégradables qui, acheminés vers le cœur, contribuent au rétablissement de sa capacité à battre.
Cependant, une nouvelle approche a vu le jour en 2024 : un matériau à base de peptides qui peut acheminer en toute sécurité des molécules cargo vers le cœur.
M. Alarcón compare cette percée à de la science-fiction. Il explique que cette nouvelle génération de matériaux synthétiques élaborés en laboratoire est inspirée par la nature. Ces matériaux, plus petits qu’une cellule humaine, ressemblent à ce que l’on trouve naturellement dans le cœur, comme du collagène et de la gélatine, pour restaurer et régénérer les tissus endommagés. Il ne s’agit pas seulement de maintenir mécaniquement les battements du cœur, mais de rétablir sa fonction naturelle.
Emilio Alarcón est une personne humble, mais il s’exprime avec fierté lorsqu’il déclare : « Je ne vante pas mes recherches, j’en vois l’impact. Et tout cela est rendu possible grâce au financement de Cœur + AVC. »
Emilio Alarcón en compagnie de son assistant de recherche, Marcelo Munoz. L’équipe de M. Alarcón a mis au point des matériaux synthétiques pour aider à réparer les dommages causés par une crise cardiaque.
La recherche de M. Alarcón a été rendue possible grâce au soutien des donatrices et donateurs de Cœur + AVC. (Sur la photo : Maxime Comtois-Bona, assistant de recherche de M. Alarcón.)
M. Alarcón est fier des membres de son équipe, qui travaillent sans relâche pour faire de nouvelles découvertes qui sauveront des vies. (Sur la photo : Ryan Tu et Bryan Liu, assistants de recherche de M. Alarcón.)
Chapitre 2 Une tradition de mentorat
M. Alarcón ne tarit pas d’éloges sur les membres de son équipe, qui travaillent sans relâche pour faire de nouvelles découvertes. « J’ai reçu un boursier de recherches postdoctorales. Il est arrivé au Canada en provenance du Japon. Un travailleur acharné. » Dans le cadre de recherches antérieures portant sur un timbre cardiaque pour modèles animaux, il s’est heurté à quelques obstacles, notamment celui de coudre le timbre sur une souris. Le rythme cardiaque de la souris est d’environ 400 battements par minute, soit plus de quatre fois la vitesse d’un cœur humain.
Écoutez Emilio Alarcón expliquer comment sa recherche aidera à guérir les cœurs après une crise cardiaque.
« Il commençait à se décourager, explique M. Alarcón. Je me suis donc assis avec lui et nous avons tenté de résoudre le problème ensemble. Nous nous sommes demandé comment nous pouvions aborder ce problème différemment. C’est alors que nous avons eu l’idée de la thérapie peptidique. Plutôt que de faire bouger le cœur de façon mécanique pour qu’il se dilate et se contracte, nous tentons de ranimer le muscle cardiaque. » Le chercheur espère que cela permettra de réduire le nombre d’interventions invasives dans l’avenir.
« Je vois de grands talents dans le domaine médical, ajoute M. Alarcón. Ce boursier est aujourd’hui professeur au Japon. » Il affirme qu’investir temps, énergie et ressources fera toute la différence pour les générations futures. Non seulement dans la recherche qui sauve des vies, mais dans la vie des gens.
Par-dessus tout, il souhaite que les éléments qui constitueront son héritage soient la collaboration, la communauté et le mentorat. « Nous ne nous contentons pas d’enseigner la science, nous nous soucions du bien-être des gens. Pour moi, la compassion et la compréhension sont ce qu’il y a de plus précieux au sein de notre équipe. Sans cette dimension humaine, nous n’avons rien. »
Chapitre 3 Radicalement axé sur l’être humain
M. Alarcón s’identifie comme une personne d’origines mixtes et autiste. Il parle ouvertement du fait qu’il n’y a pas de solution universelle en recherche, ainsi que du talent et de la diversité au sein de son équipe et de sa communauté. « Nos travaux sont résolument axés sur l’être humain. Ce sont les patients et les personnes qui travaillent à améliorer les soins de santé qui m’inspirent, déclare-t-il. Le patient est au cœur de chaque chose que nous faisons ici. »
En dehors du laboratoire, M. Alarcón mène une vie bien remplie en tant que mari et père. « Mon fils, Alonso, vit avec le syndrome de Down et un trouble de l’autisme. Il a survécu au cancer et est né avec un trou dans son cœur, aussi appelé CIV (communication interventriculaire). » Son fils et sa femme, Madleen, sont sa source d’inspiration.
M. Alarcón et son équipe reconnaissent que les terres sur lesquelles ils travaillent font partie du territoire non cédé et non abandonné du peuple algonquin anichinabé, qui en est le gardien traditionnel.
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