
Témoin d’une révolution
Frôlant la mort à plusieurs reprises, John Wheatcroft a été le témoin de décennies d’innovations dans le domaine des soins cardiaques
Chapitre 1 La grosseur d’une pièce de un dollar
John Wheatcroft n’oubliera jamais ce qu’il a entendu pendant une angiographie, alors que des médecins examinaient une image de son cœur. Un cardiologue s’est tourné vers un collègue et a déclaré : « Je n’ai jamais vu un trou aussi grand dans le cœur d’un homme encore en vie. »
John avait 29 ans. Il savait qu’il avait un souffle cardiaque, mais il ne s’en était jamais vraiment inquiété. En grandissant, il est devenu un assez bon joueur de hockey, même s’il se fatiguait rapidement. Arès le secondaire, il a commencé à travailler dans l’industrie de l’imprimerie, puis a occupé un emploi sur les plates-formes pétrolières du nord de l’Alberta. Le travail était pénible, John devait lancer des sacs de ciment de 30 ou 40 livres.
Lorsqu’il est rentré à Edmonton, malade et épuisé, sa femme, Faye, l’a conduit aux urgences. C’est à ce moment qu’il a appris qu’il était né avec un trou entre deux cavités du cœur. Les médecins lui ont dit que le trou avait la grosseur d’une pièce de un dollar.
« J’aurais dû être mort, dit John. Comment était-ce possible que je sois en vie? »
John et Faye ont alors craint que leur fils, Duane, qui avait 4 ans à l’époque, ne soit atteint de la même cardiopathie congénitale. Comme les parents s’y attendaient, des examens ont révélé un trou dans le cœur de Duane. Le père et le fils allaient tous deux devoir subir une opération à cœur ouvert.
C’était en 1976. Pour John et sa famille, c’était le début d’un parcours de plusieurs décennies pour l’aider à conserver un cœur en santé.
Chapitre 2 Une opération père-fils
Pour John, il était plus difficile de voir son petit garçon subir une opération que d’y faire face lui-même. Bientôt, les deux ont été opérés. Tandis que Duane s’est rapidement remis de l’intervention, les deux semaines d’hospitalisation qui ont suivi ont été éprouvantes pour son père.
« Je me souviens des tubes que j’avais dans la gorge, et des appareils respiratoires, se remémore John. Quand j’ai finalement quitté l’unité de soins intensifs, un physiothérapeute venait me voir deux fois par jour pour me donner des claques dans le dos afin de détendre mon corps, et je devais essayer de tousser. C’était très douloureux. »
L’inconfort en a toutefois valu la peine, selon John. « L’opération a complètement changé ma vie, ajoute-t-il. Nous pouvions faire des projets sans que je craigne d’être trop fatigué pour les réaliser. » Faye et lui ont commencé à jouer à la balle lente. Leur famille, qui comptait maintenant une petite fille, Shannon Marie, les tenait bien occupés. (Leur fille est née avec un cœur en santé.)
Le cœur de John a bien fonctionné pendant 13 ans, puis il a commencé à être instable. Les rythmes irréguliers étaient causés par le tissu cicatriciel de l’opération, lequel nuisait aux impulsions électriques du cœur.
La solution était d’installer à John un stimulateur cardiaque. Le premier qu’il a reçu, en 1989, était un gros boîtier implanté sous la peau, sur sa poitrine. Des fils dans le muscle cardiaque contrôlaient le rythme de son cœur. « Il était réglé à 70 battements par minute. Pas d’accélération, pas de ralentissement », mentionne John. Le moindre effort pouvait le laisser à bout de souffle.
Chapitre 3 Le rythme du progrès
Aujourd’hui âgé de 78 ans, John vit à Calgary. Il en est à son cinquième stimulateur cardiaque. Les améliorations apportées au fil des décennies l’impressionnent. Les modèles récents sont beaucoup plus petits et leurs fonctions sont surveillées et ajustées par ordinateur. Les capteurs peuvent faire varier les vitesses en fonction du niveau d’effort. Cœur + AVC continue de financer des percées en recherche, comme les travaux de la Dre Jacqueline Joza, qui demeure à l’avant-garde des innovations dans le domaine des stimulateurs cardiaques.
John était tellement emballé par la vitesse variable qu’il a emmené Faye danser pour faire des tests. « Nous avons fait le tour de la piste de danse quelques fois, avant de nous arrêter. Le stimulateur cardiaque a accéléré puis, après deux minutes, est redescendu à 70, comme promis. C’était fantastique. »

John avait 29 ans quand il a appris qu’il y avait un trou dans son cœur. Son fils Duane, alors âgé de 4 ans, allait recevoir le même diagnostic.

John remercie sa femme, Faye, qui a toujours été présente pour lui et pour leur famille.

John et son petit-fils, Pernell.
Le cœur de John lui a fait faux bond à quelques reprises au cours des années qui ont suivi.
Une infection du sang a d’abord endommagé sa valve mitrale. En 2019, il a été opéré à cœur ouvert pour la seconde fois, pour la réparation de sa valve et un pontage. Malheureusement, cette réparation n’a pas duré. À peine trois ans plus tard, sa valve a dû être remplacée entièrement.
John redoutait une troisième opération à cœur ouvert. À son grand soulagement, le chirurgien qui a pratiqué l’intervention à Calgary, le Dr Corey Adams, l’a opéré en effectuant une incision sur son flanc.
Ce n’est qu’une des nombreuses avancées dans les domaines de la chirurgie, des soins postopératoires et de la réadaptation cardiaque, réalisées depuis sa première opération 40 ans plus tôt, dont il s’émerveille aujourd’hui. « J’ai pu me lever et marcher dès le lendemain, et la gestion de la douleur était beaucoup plus efficace. »
Aujourd’hui, John se tient occupé : il marche tous les jours, pêche, jardine, effectue des tâches ménagères et passe beaucoup de temps avec son plus jeune petit-fils. Il est reconnaissant des progrès de la médecine grâce auxquels son cœur continue de battre, et il remercie chaleureusement les donatrices et donateurs qui soutiennent la recherche, ainsi que les médecins et membres du personnel infirmier extraordinaires qui l’ont soigné.
Mais plus que tout, il remercie Faye d’avoir été à ses côtés à travers toutes ces épreuves. « Je ne pense pas qu’elle sait à quel point je l’aime et que je lui suis reconnaissant pour tout ce qu’elle a fait pour notre famille. »
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