
Un univers chamboulé
Chapitre 1 La clé
C’était un mardi matin comme les autres. Elle s’apprêtait à partir pour le travail et avait besoin d’aide pour trouver ses clés, mais ni ses parents ni son fiancé ne semblaient la comprendre.
« J’avais l’impression de demander “Où sont mes clés?ˮ mais en réalité, je n’arrêtais pas de répéter “Où sont mes limes?ˮ Je pensais être claire et je ne comprenais pas pourquoi tout le monde avait l’air si mêlé en me regardant », se souvient-elle.
À 23 ans, Samantha ressentait les premiers symptômes d’un AVC ischémique sévère. « C’est en voyant la police et les ambulanciers se précipiter dans la maison que j’ai compris que quelque chose clochait. »
Elle a été transportée d’urgence à l’hôpital le plus près où une tomodensitométrie a permis de confirmer son diagnostic. Mais Samantha n’était pas au bout de ses peines : le tPA, un médicament qui aide à rétablir la circulation sanguine au cerveau et à minimiser les effets des AVC, était en rupture de stock à cet hôpital.
Samantha a été transférée d’urgence à un autre établissement, mais il était trop tard : la courte période où le tPA peut être efficace était déjà passée. « Ma famille était désespérée. Personne n’avait eu d’AVC auparavant, alors ils ne comprenaient pas ce qui se passait. Tout le monde avait très, très peur. »

Chapitre 2 Progrès en cours
Ce n’est qu’après son transfert dans un hôpital plus spécialisé, le Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto, que sa famille a été durement confrontée à la réalité : le rétablissement de Samantha allait être très long.
« J’étais incapable de lever mon bras droit, j’avais des troubles de vision et je ne pouvais pas parler. C’était horrible. »
Ses chances de retrouver la parole étaient minces. Une thérapie intense devait commencer sur-le-champ. « L’un de mes exercices était de nommer les jours de la semaine. Les médecins ont dit à ma famille qu’il me faudrait des mois pour y arriver. »
Son fiancé, Rob, voyait les choses différemment. Il a pris les choses en main en travaillant avec Samantha toute la journée jusqu’à ce qu’elle soit complètement exténuée. « Cet exercice est devenu une sorte de défi pour lui, et il refusait que j’abandonne. Le lendemain, j’étais capable de dire les jours de la semaine parfaitement. »
Son équipe médicale était impressionnée par les progrès qu’elle avait faits en si peu de temps.



Finalement, il aura fallu environ un mois à Samantha pour se rétablir presque complètement. Trois ans après le jour fatidique – elle a aujourd’hui 28 ans et est mariée à Rob – les séquelles de son AVC sont pratiquement disparues. Elle raconte son histoire avec assurance et est capable de parler normalement.
« J’ai parfois de la difficulté à prononcer, mais seulement certains mots que je n’emploie pas tous les jours. J’ai aussi mal au bras droit quand je travaille à l’ordinateur trop longtemps, mais la douleur disparaît dès que je prends une pause. »
Chapitre 3 L’univers en sa faveur
« Avant mon accident, je croyais que seules les personnes âgées pouvaient souffrir d’un AVC. Je ne savais pas qu’il était primordial de reconnaître les signes le plus tôt possible et à quel point il faut réagir vite. Mon AVC a été un réveil brutal. »


Heureusement, elle peut encore et toujours compter sur sa famille. « J’ai un soutien incroyable », dit Samantha. Son fils, Santiago, né en 2019, est la dernière étoile de l’univers sans cesse croissant qui gravite autour d’elle en tout temps.
Et qui lui a permis de combattre l’AVC.
