La « double décharge » par deux défibrillateurs pourrait sauver plus de vies

Cette étude, la toute première en son genre, a été menée pendant quatre ans auprès de 4 000 ambulanciers de l’Ontario

Une nouvelle étude, financée par Cœur + AVC et publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM), a révélé que l’utilisation de deux défibrillateurs pour administrer une décharge séquentielle ou « double » au cœur, et le changement de la position standard des électrodes par les premiers répondants pourraient améliorer le taux de survie des victimes d’arrêt cardiaque.

Le Dr Sheldon Cheskes, chercheur subventionné par Cœur + AVC et professeur en médecine d’urgence au département de médecine familiale et communautaire de l’Université de Toronto, et son équipe ont mené une étude auprès de 4 000 ambulanciers répartis dans six services paramédicaux en Ontario, pendant une période de quatre ans. Cette étude, présentée à titre de découverte récente (Late Breaking Trials) lors de l’American Heart Association Resuscitation Science Symposium, compare deux techniques novatrices avec les soins standards dispensés aux patients par les ambulanciers participant à l’étude. Tous les patients qui sont restés en fibrillation ventriculaire (FV) après trois défibrillations standards ont continué à recevoir des tentatives de défibrillation conformément aux techniques de défibrillation standards ou à l’une des stratégies suivantes :

  • La première technique, la défibrillation externe séquentielle double (DSED), consiste à appliquer les électrodes d’un second défibrillateur et à administrer des décharges séquentielles au patient à l’aide des deux défibrillateurs.
  • La seconde technique, la défibrillation par changement de vecteur, consiste à changer la position standard des électrodes, c.-à-d. d’antéro-antérieure à antéro-postérieure.

De façon remarquable, il a été constaté que la DSED améliorait de façon importante tant le taux de survie que les résultats neurologiques, tandis que le taux de survie associé à la défibrillation par changement de vecteur était meilleur que celui des soins standards actuels. Le taux de survie à la sortie de l’hôpital était de 30,4 % pour le groupe de la DSED comparativement à 21,7 % pour le groupe de la défibrillation par changement de vecteur et de 13,3 % pour le groupe ayant reçu des soins standards. Ces découvertes sont particulièrement importantes pour les premiers répondants lorsque les méthodes standards de défibrillation externes sont inefficaces.

« Je suis extrêmement fier des ambulanciers qui ont été formés et ont participé à cette étude. Ils ont clairement démontré que ces nouvelles stratégies pourraient améliorer les chances de ces patients, mentionne le Dr Cheskes, qui travaille également comme scientifique à l’hôpital St. Michael, un établissement de Unity Health Toronto. Cette étude a le potentiel de changer les pratiques à l’échelle mondiale en sauvant des patients en fibrillation ventriculaire réfractaire. »

On estime que 35 000 arrêts cardiaques extrahospitaliers surviennent chaque année au Canada, soit environ un toutes les 15 minutes. Tout le monde, à tout âge, peut subir un arrêt cardiaque, et ce, n’importe où, n’importe quand, et sans avertissement.

À l’heure actuelle, 80 % des arrêts cardiaques surviennent hors de l’hôpital et dans neuf cas sur dix, la victime n’y survit pas. La pratique de la RCR et l’utilisation d’un DEA peuvent doubler les chances de survie en cas d’arrêt cardiaque.

« Cœur + AVC est fière de participer au financement d’une recherche de cette envergure, la première en son genre au monde, ici même au Canada, déclare Diego Marchese, vice-président directeur de la recherche chez Cœur + AVC. Les découvertes prometteuses du Dr Cheskes pourraient permettre d’améliorer les méthodes des premiers répondants qui utilisent un défibrillateur et, au bout du compte, sauver plus de vies. »

Depuis 2010, Cœur + AVC, en collaboration avec des partenaires de financement, a permis l’installation de plus de 15 000 DEA dans des communautés partout au pays. De plus, grâce à Cœur + AVC, des millions de citoyens ont appris les étapes simples de la RCR pour sauver des vies.

À propos de Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques.  www.coeuretavc.ca @coeuretavc

Personne-ressource

Alicia D’Aguiar
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