Des chiffres alarmants : les arrêts cardiaques sont plus fréquents et peu y survivent

Un rapport de Cœur + AVC met en lumière la nécessité d’intervenir rapidement pour sauver plus de vies

D’après un nouveau rapport de Cœur + AVC, le nombre d’arrêts cardiaques survenant au pays est beaucoup plus élevé que ce que l’on avait estimé jusqu’à présent. Intitulé Chaque seconde compte : transformer la réanimation pour que plus de cœurs battent à nouveau, ce rapport révèle qu’environ 60 000 arrêts cardiaques se produisent à l’extérieur de l’hôpital chaque année au pays, soit un toutes les neuf minutes*. Malheureusement, seule une personne sur 10 y survit. Les nouvelles données indiquent également que près de la moitié des arrêts cardiaques surviennent chez des personnes âgées de moins de 65 ans.

On parle d’arrêt cardiaque lorsque le cœur cesse de battre. Les arrêts cardiaques qui se produisent à l’extérieur de l’hôpital sont des urgences médicales soudaines et souvent inattendues qui peuvent frapper n’importe qui, peu importe son âge, n’importe où. Une intervention rapide sauve des vies : la pratique immédiate de la réanimation cardiorespiratoire (RCR) maintient la circulation du sang pour préserver la fonction du cerveau et d’autres organes vitaux. Un défibrillateur externe automatisé (DEA) délivre une décharge au cœur pour l’aider à recommencer à battre. Pour chaque minute écoulée sans la prise de ces mesures vitales, les chances de survie diminuent considérablement.

Des améliorations mesurables ont été observées, mais des lacunes persistent

Des progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies afin de lutter contre ce trouble urgent, mais pouvant être traité, y compris l’amélioration de la RCR pratiquée par les premiers répondants et par le public, ainsi qu’un plus grand nombre de DEA accessibles dans certains lieux publics.

Robert Marien, comédien, chanteur et metteur en scène, jouait au hockey à l’aréna lorsqu’il s’est soudainement effondré sur la glace. Heureusement, ses coéquipiers et les personnes présentes ont compris ce qui se passait et savaient quoi faire. Ils ont immédiatement composé le 9-1-1, ont commencé les manœuvres de RCR et sont allés chercher un DEA. « J’ai été très chanceux! Tout était en place pour me sauver la vie. Je suis extrêmement reconnaissant pour cette chaîne de survie », affirme Robert. Il milite désormais pour un meilleur accès public aux DEA. « C’est simple, il devrait y avoir un aussi grand nombre de DEA dans les lieux publics que d’extincteurs. »

Le taux de RCR pratiquée par un témoin d’un arrêt cardiaque varie de 42 % à 72 % dans l’ensemble du pays, et le taux d’utilisation d’un DEA par un témoin n’est que de 13 % dans les lieux publics. Leur accessibilité dans ces endroits est variable; ils sont parfois hors de portée, mal entretenus ou n’ont pas été enregistrés dans la base de données des services médicaux d’urgence (SMU). On trouve peu de DEA dans les lieux privés, là où se produit la majorité des arrêts cardiaques. De plus, les données relatives aux arrêts cardiaques sont inadéquates et incohérentes.

Des inégalités persistent dans les communautés autochtones en régions rurales, éloignées et isolées, qui ont plus de difficulté à accéder aux services d’urgence et à d’autres services médicaux nécessaires à l’intervention et au traitement en cas d’arrêt cardiaque. Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’être réanimées par des secouristes non professionnels dans les lieux publics. Le soutien à tous les gens touchés par un arrêt cardiaque fait défaut, y compris les personnes qui en ont subi un et leurs proches, les secouristes non professionnels et le personnel des SMU.

Il reste beaucoup à faire

« Nous savons qu’il existe des moyens de sauver beaucoup plus de vies et que chaque vie est tellement importante, car cette personne a une famille, des enfants, des êtres chers », déclare le Dr Jim Christenson, urgentologue à l’Hôpital St. Paul et codirecteur de BC RESURECT. 

Même si des progrès ont été accomplis au fil des décennies, ils sont loin d’être suffisants. Il faut prendre les mesures suivantes pour sauver davantage de vies et améliorer l’issue des arrêts cardiaques :

  • Transmettre des compétences vitales aux générations futures en s’assurant qu’un plus grand nombre de personnes peuvent reconnaître l’arrêt cardiaque, pratiquer la RCR et intervenir.
  • Installer plus de DEA dans les lieux publics et veiller à ce qu’ils soient accessibles, bien entretenus et enregistrés auprès des SMU; accroître la distribution des DEA dans les lieux privés.
  • Mettre en place des systèmes d’intervention d’urgence complets, coordonnés et efficaces.
  • Favoriser les changements significatifs par l’entremise de la recherche, de l’innovation et de l’amélioration des données.
  • Offrir du soutien à toutes les personnes touchées par un arrêt cardiaque.

En 2012, Brock, le fils de 16 ans de Kim Ruether, s’est effondré en raison d’un arrêt cardiaque lors d’un entraînement de volleyball à son école de Fairview, en Alberta. Un DEA a été apporté sur les lieux, mais personne n’a reçu la consigne de l’utiliser et Brock est décédé. Cette tragédie a incité Kim à devenir une ardente militante. Elle a fondé la Project Brock Society, dont l’objectif est de veiller à ce que chaque école de l’Alberta soit dotée d’un DEA et à ce que les gens soient formés et prêts à agir. « Si nous apprenons aux jeunes à pratiquer la RCR et à utiliser un DEA, c’est toute une population qui sera formée. Les jeunes effectuent des exercices d’évacuation et de confinement, nous devons faire de même pour les urgences médicales comme l’arrêt cardiaque. »

Cœur + AVC s’est engagée à doubler le taux de survie à un arrêt cardiaque, à accroître le taux de pratique de la RCR et d’utilisation d’un DEA par des témoins, et à améliorer les résultats pour les personnes touchées par un arrêt cardiaque, y compris celles qui y survivent, les secouristes non professionnels et les familles.

« Les mesures à prendre pour sauver plus de vies sont connues », dit Doug Roth, chef de la direction de Cœur + AVC. « C’est pourquoi la fondation s’engage vigoureusement à continuer de travailler avec ses partenaires pour sensibiliser la population; améliorer les compétences relatives à la RCR et à l’utilisation des DEA; militer auprès des gouvernements partout au pays pour promouvoir le financement et l’adoption de politiques et de règlements; soutenir la recherche et l’innovation qui sauvent des vies; et donner aux professionnels de la santé les moyens de fournir des soins exceptionnels. »



* Une analyse représentative à l’échelle nationale a été réalisée par Cœur + AVC à l’aide de données de 2021 du Consortium canadien de recherche en réanimation (CanROC). L’analyse a été examinée par des sommités de la réanimation au pays. En plus des différentes sources de données et analyses utilisées pour calculer la plus récente incidence de l’arrêt cardiaque, il y a probablement d’autres raisons qui expliquent ce nombre plus élevé, comme la croissance et le vieillissement de la population (l’âge est un facteur de risque de maladie du cœur). La prévalence croissante de facteurs de risque liés à la santé, comme l’hypertension et le diabète, et de facteurs de risque environnementaux comme la pollution de l’air, la COVID-19 et la crise des opioïdes pourrait aussi contribuer à ce résultat.

À propos de Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC depuis plus de 70 ans. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. En collaboration avec nos généreux donateurs et donatrices, partenaires et bénévoles, nous travaillons à prévenir les maladies, à sauver des vies et à favoriser le rétablissement grâce à la recherche, à la promotion de la santé et aux politiques publiques. cœuretavc.ca @cœuretavc

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