Heather Evans souriant à l'extérieur par une journée ensoleillée avec un paysage urbain au loin

Cœur

Les médicaments ont sauvé la vie d’Heather

Pour arriver à les payer, elle devait parfois se passer d’épicerie. Elle milite maintenant pour un régime d’assurance-médicaments universel. 

Chapitre 1 Un héritage indésirable

Heather Evans était tétanisée : elle ressentait une vive douleur qui descendait dans sa gorge. Une sensation de picotement parcourait son bras et elle entendait un bruit semblable à une chasse d’eau. Puis, la douleur a soudainement disparu, aussi rapidement qu’elle est apparue. Quelques jours plus tard, elle a subi deux crises cardiaques à quelques heures d’intervalle. 
 
« Un ambulancier m’a dit que j’avais eu deux arrêts cardiaques, se remémore-t-elle. Je lui ai demandé ce que cela signifiait. Il m’a répondu qu’en principe j’étais morte deux fois. » À ce moment, elle ne pouvait penser qu’à une chose : rester en vie et forte pour son fils de cinq ans, Skyler.  

C’était en 2004; Heather avait alors 39 ans. Sa sœur, Anne, avait également eu une crise cardiaque auparavant, à l’âge de 36 ans. Ce n’était pas qu’une coïncidence. Comme Heather et ses sept frères et sœurs l’ont alors appris, leurs gènes les prédisposaient fortement à développer une maladie coronarienne. 
 
Depuis, les maladies du cœur ont coûté la vie à quatre de ses sœurs et à un de ses frères. 
 
Le quotidien d’Heather est aujourd’hui indissociable de cette réalité. Elle prend constamment des nouvelles de son frère et de sa sœur encore en vie, mais également atteints d’une maladie du cœur. Elle prend bien soin de sa santé, notamment par l’alimentation, en mangeant beaucoup de légumes. Elle a également cessé de fumer et fait de l’exercice plusieurs fois par semaine. Elle est d’ailleurs directrice générale d’un centre Énergie Cardio, ce qui l’aide dans ses saines habitudes. De plus, elle prend de nombreux médicaments sur ordonnance.
 

 
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Nombre de pilules qu’Heather prend chaque jour.
En mai, Heather s’est sentie essoufflée. Pour la première fois en dix ans, elle a demandé à son personnel de ranger les poids à sa place. 
 
Heather a insisté pour passer une angiographie, ce qui a permis de découvrir des blocages majeurs dans quatre artères : elle devait subir un quadruple pontage. Malheureusement, l’opération a entraîné des complications. « Les médecins ont dit à mon fils : “La suite dépend de ta mère. Nous ne pouvons rien faire de plus.”. »
 
Skyler, aujourd’hui âgé de 22 ans, a énormément contribué au rétablissement de sa mère. Du propre aveu d’Heather, l’épreuve a été très difficile mentalement, d’autant plus qu’elle venait de perdre une sœur quelques mois plus tôt.

« Ma situation m’amène malheureusement à penser constamment à la mort... J’avais peur de m’endormir pour ne jamais me réveiller. »
Heather encourage sa soeur Barbara après une opération à cœur ouvert
Heather encourageant sa sœur Barbara, qui a également subi une chirurgie à cœur ouvert.
Heather Evans avec ses frères et sœurs
Heather avec quelques frères et sœurs. Trois d’entre eux sont décédés d’une maladie du cœur.
Heather avec son bras autour de son fils Skyler assis sur un porche avec un verre à la main.
Heather et son fils, Skyler, après son opération à cœur ouvert.

Chapitre 2 Médicaments et ennuis financiers

Les problèmes de santé d’Heather se sont plus tard compliqués par le diabète, puis par un cancer de la vessie, diagnostiqué en 2015. Ces trois maladies nécessitaient des médicaments qui lui coûtaient parfois plus de 1 000 $ par mois. Avant de commencer son emploi actuel, elle n’avait aucune assurance-médicaments. 
 
Pour payer ses ordonnances, elle devait couper dans les aliments frais et choisir des options économiques comme des soupes en conserve et du macaroni au fromage. Elle pouvait à l’occasion compter sur les échantillons de médicaments gratuits fournis par le médecin de sa clinique locale. 
 
« Parfois, il n’avait pas d’échantillons. C’était terrifiant de devoir attendre pour avoir mes médicaments. Ma vie en dépendait, littéralement. »

Aujourd’hui, Heather prend chaque jour 23 pilules et une injection pour prendre en charge sa maladie du cœur, son diabète, sa tension artérielle et son cholestérol. L’un de ses médicaments, Repatha, est un traitement expérimental pour le cholestérol qui coûterait normalement 46 000 $ par an.

Heather est reconnaissante d’avoir aujourd’hui accès à une assurance-médicaments grâce à son emploi. Par contre, elle ne peut s’empêcher de penser à ceux qui n’ont pas sa chance. « Je suis chanceuse d’avoir une assurance maintenant, mais il y a tellement de gens qui n’en ont pas. C’est déchirant et injuste. »
 
Avec la pandémie actuelle, beaucoup de gens perdent leur emploi et leur couverture médicale. Heather demeure craintive. « Rien n’est garanti dans la vie, mais les médicaments devraient l’être. Des vies en dépendent. » 
L'organisateur de pilules de Heather l'aide à gérer les 23 pilules qu'elle doit prendre chaque jour.
Un organisateur de pilules disposé sur une table
Heather Evans tient une tasse de thé dans son lit d’hôpital
Heather prend une tasse de thé après son opération à cœur ouvert.
Heather Evans courant sur un tapis roulant
Heather sur le tapis roulant six mois après son pontage coronarien.

Chapitre 3 Lutte pour l’assurance-médicaments

Heather a maintenant 56 ans et est en rémission après l’ablation d’une tumeur à la vessie. « La chirurgie à cœur ouvert a certainement affaibli mon corps. Ça ne m’empêche pas de travailler, même si mes quarts de travail font 12 heures. Je ne m’arrêterai pas. Je suis ici aujourd’hui grâce à l’activité physique, à une saine alimentation et à mes médicaments. » 
 
Elle estime que les personnes vivant avec une maladie ne devraient pas avoir à s’inquiéter du coût de leurs médicaments. « Le gouvernement est certainement en mesure de rendre les médicaments sur ordonnance abordables pour tous afin d’aider les personnes atteintes de maladies à survivre », souligne-t-elle. Elle soutient la campagne de Cœur + AVC  qui vise à convaincre le gouvernement fédéral d’établir un régime d’assurance-médicaments universel.
 
« Imaginez que la personne qui n’arrive pas à payer ses médicaments soit l’un de vos proches, suggère-t-elle. Je peux vous garantir que vous seriez prêt à déplacer des montagnes pour que cette personne ait les médicaments qu’il lui faut. »