Communiqué de presse : Faits saillants du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire

Les découvertes et innovations les plus récentes en recherche sur la santé cardiaque

Plus de 2 500 experts en santé cardiaque des quatre coins du pays et du monde se réunissent une fois de plus aujourd’hui, à Vancouver, dans le cadre du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire (CCSC). Des experts à tous les stades de leur carrière auront l’occasion de collaborer, d’échanger de nouvelles idées et de présenter les plus récentes découvertes dans leur domaine. Les participants retourneront à leurs pratiques et à leurs travaux avec des outils et de nouvelles connaissances qui auront des retombées directes sur la santé des gens du pays.

Faits saillants de la conférence du Lundi 23 October

Chaud dans la cuisine et froid au gym : Conseils réalistes pour les patients atteints d’une maladie du cœur. Pour les patients atteints d’une maladie du cœur ou présentant un risque, les premiers pas vers un mode de vie plus sain peuvent être décourageants. C’est particulièrement vrai dans le cas de ceux pour lesquels l’entraînement n’est pas une option sécuritaire ou de ceux qui n’ont pas les aptitudes de base en cuisine. Dans quels cas l’exercice est-il bénéfique? Dans quels cas est-il risqué? Avec tous les conseils contradictoires en alimentation, que devraient manger ces patients? 

Selon le Dr Andrew Pipe , nous avons surmédicalisé l’activité physique et compliqué l’alimentation saine. Lorsqu’il s’adresse à ses patients atteints d’une maladie du cœur, il renormalise l’activité physique en y réintégrant la dimension de plaisir. « Vous n’avez pas besoin de souliers de course coûteux ou d’un abonnement au gym. Je dis à mes patients de promener leur chien tous les jours, même s’ils n’en ont pas, et de suivre leurs deux médecins les plus importants : le pied gauche et le pied droit. » Et oubliez les régimes élaborés : « mangez de vrais aliments ». 

Dans cette séance plénière de Cœur + AVC, le Dr Pipe, qui œuvre à la division de prévention et de réadaptation de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, partagera la scène avec d’autres experts. Plus de 2 000 professionnels de la santé recevront des conseils réalistes et pratiques sur un mode de vie sain qu’ils pourront transmettre à leurs patients. Parmi les invités figurent :

  • Diane Clement : ancienne athlète olympique, chef, auteure de huit succès de librairie Chef on the Run, et cofondatrice, avec le Dr Doug Clement, de la Vancouver Sun Run, Harry Jerome Track Classic – Des recettes simples, faciles et saines pour bien manger à coup sûr.
  • Amanda Nash: nutritionniste-diététiste et administratrice de la nutrition et de la promotion de la santé de Cœur + AVC – Les mythes sur la nutrition réfutés et des conseils pour une alimentation saine.
  • Krishnan Ramanathan : cardiologue et directeur médical à l’unité de soins intensifs en cardiologie de l’hôpital St. Paul’s – Motiver les patients à faire de l’exercice.
  • Kasia Nastalska : physiologiste clinique de l’exercice – Vaincre les obstacles à l’activité physique

Les patients cardiaques peuvent-ils s’entraîner en toute sécurité pour une course d’endurance? L’activité physique compte beaucoup pour protéger la santé cardiaque. De fait, l’exercice est l’une des choses les plus importantes à faire lors du rétablissement. Bon nombre de patients s’inquiètent qu’un effort physique accru soit trop demandant pour leur cœur. Alors, quel type d’activité physique est bon pour la santé et ne comporte pas de dangers? Pour les coureurs atteints d’une maladie du cœur, nous avons quelques bonnes nouvelles : selon une nouvelle étude, l’entraînement pour une compétition d’endurance lors de la réadaptation cardiaque ne présente pas de danger pour les patients admissibles. L’exercice d’endurance constitue une composante essentielle de la réadaptation cardiaque chez ceux qui ont fait l’objet d’un diagnostic de maladie du cœur. Néanmoins, peu de travaux ont démontré l’innocuité et l’efficacité de l’entraînement en vue d’une course d’endurance chez ces patients. Lors de l’étude en question, l’équipe de réadaptation cardiaque a mis au point des programmes d’entraînement personnalisés pour 109 patients admissibles en réadaptation cardiaque, désireux de s’entraîner pour une course locale de cinq kilomètres. La moyenne d’âge de ces patients, des hommes à 79 %, était de 56 ans. Par rapport aux patients qui n’ont pas participé à la course, une tendance s’est dessinée : 62 % de ceux qui ont commencé et terminé la course ont augmenté leur capacité d’exercice immédiatement après le programme de réadaptation cardiaque de 12 semaines. Lors du suivi sur un an, ils présentaient également une réduction de leur indice de masse corporelle. (Pishoy Gouda, Calgary) 

Les effets de l’acculturation : la hausse des problèmes cardiovasculaires graves chez les immigrants chinois. Selon une nouvelle étude, les Chinois nés au pays présentent des taux nettement plus élevés de problèmes cardiovasculaires graves que les immigrants chinois. Faisant partie des principaux groupes ethniques du pays, les immigrants chinois affichent les taux les plus faibles de maladies du cœur. Cependant, l’étude révèle une hausse frappante de l’incidence de problèmes cardiovasculaires chez ceux qui vivent dans nos régions depuis plus longtemps, pointant les effets de l’acculturation dans un milieu occidental. 

Comparativement à leurs homologues immigrants, les Chinois nés au pays sont plus susceptibles d’avoir terminé leurs études secondaires, de parler français ou anglais, d’être employés et d’avoir un revenu plus élevé. Malgré ces données démographiques favorables, les épisodes cardiovasculaires graves sont nettement plus élevés chez les Chinois nés au pays que chez les immigrants chinois, même ceux qui y vivent depuis plus longtemps. L’étude de cohorte nationale s’appuie sur des données de recensement auprès de 80 825 personnes de 30 à 74 ans se définissant comme des immigrants chinois. D’après le Dr Chi-Ming Chow, les facteurs contribuant à l’augmentation du risque comprennent l’adoption d’un régime occidental moins sain et des changements dans les habitudes en matière d’activité physique.La compréhension des raisons sous-jacentes à ces résultats constitue une priorité de recherche rattachée à l’étude Alliance Chinese-Canadian Research. Le Dr Chow souligne que tant les immigrants chinois que les Chinois nés ici devraient être sensibilisés au risque cardiovasculaire auquel ils sont exposés, dans le but d’optimiser leur santé cardiaque. (Dr Chi-Ming Chow, Toronto)

Le travail par quarts et l’hypertension artérielle : un duo dangereux. D’après un sondage de Statistique Canada de 2008 sur l’équilibre entre le travail et la vie privée des travailleurs de quart, ces derniers ont plus tendance que les autres à dormir moins, à passer moins de temps avec leur partenaire et à s’inquiéter de ne pas passer suffisamment de temps avec leur famille, comparativement aux travailleurs de jour avec un horaire régulier. Les résultats suggèrent également que les travailleurs de quart présentent un risque accru de développer des maladies chroniques. Toutefois, un nombre relativement limité d’études ont exploré la relation entre le travail par quarts et l’incidence de l’hypertension artérielle, principal facteur de risque d’AVC et facteur de risque majeur de maladies du cœur. La Dre Joan Tranmer a examiné ce lien chez des travailleurs adultes. L’étude a révélé que 30 % des 2 377 travailleurs par quarts avaient développé de l’hypertension artérielle au cours des 15 ans de suivi. Cette situation était plus marquée chez les hommes de moins de 45 ans et les femmes de tous les âges. Selon la Dre Tranmer, l’étude renforce l’importance d’établir des politiques détaillées en milieu de travail propres à l’âge et au sexe afin d’atténuer les effets indésirables du travail par quarts. (Dre Joan Tranmer, Kingston, Ont.)

L’histoire du ruban à mesurer : obésité et risques cardiaques. Au pays, plus de 60 % des adultes et plus de 30 % des enfants et jeunes sont en surpoids ou obèses, ce qui augmente leur risque de maladies du cœur et d’AVC. Ces chiffres sont anormalement élevés. Il y a dix ans, le Dr Jean-Pierre Després a ouvert le congrès avec une conférence inaugurale nous exhortant à mettre un frein à l’obsession du poids, nous précisant que l’obésité était un indicateur de nos mauvaises habitudes nutritionnelles combinées à un manque d’activité physique. Il est même allé jusqu’à proposer que l’expression « faire un régime » soit bannie et remplacée par une expression évoquant l’activité physique et l’alimentation saine plutôt que la perte de poids. Cet année, il retourne au Congrès comme le Lauréat 2017 du prix de conférencier émérite en sciences cardiovasculaires de l'ISCR des IRSC et de la SCC, et il proposera des réflexions sur ses 31 ans de carrière en tant que chercheur indépendant et l’un des plus importants experts au pays de l’étude sur l’obésité et les maladies du cœur. Que doit-on faire pour s’attaquer à l’obésité et à ses effets sur la santé? Que doivent faire les personnes touchées? Et que doit-on faire pour ce qui est de la santé publique? Selon lui, il faut commencer par arrêter de parler de poids corporel et de plutôt mettre l’accent sur l’obésité abdominale comme facteur de risque important de maladies du cœur. Plutôt que de se concentrer sur la restriction calorique, il propose de se pencher sur ce qu’il appelle les signes comportementaux vitaux – la qualité de l’alimentation et le niveau d’activité physique – et sur les résultats qui y sont liés : le tour de taille et la capacité cardiorespiratoire. (Jean-Pierre Després, Université Laval, Québec)

Pression artérielle et risque de maladies du cœur : Quelles valeurs basses sont trop basses? L’étude marquante SPRINT de 2015 avait établi qu’une réduction de la pression artérielle systolique à 120 mm Hg chez certains patients hypertendus, plutôt qu’à la cible normalisée de 140 mm Hg, permet de réduire considérablement les taux de troubles cardiovasculaires mortels et non mortels, et le taux de mortalité toutes causes confondues. Cependant, chez certains patients, cette stratégie thérapeutique risque d’amener également une réduction de la pression diastolique, qui pourrait alors être d’un très bas niveau. Le risque de troubles cardiaques augmente-t-il lorsque la pression diastolique est trop basse? En d’autres termes : quelles valeurs basses sont trop basses? Des chercheurs à l’Université de la Colombie-Britannique et au BC Centre for Improved Cardiovascular Health ont analysé les données de l’étude SPRINT afin d’examiner la relation entre le risque de troubles cardiaques et la pression diastolique du patient traité. Ils ont constaté qu’une pression diastolique inférieure à 55 mm Hg était associée à un risque supérieur de troubles cardiaques, aussi bien chez les patients avec des antécédents de maladies du cœur que chez ceux sans antécédents. Les chercheurs de l’étude recommandent de faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit de faire baisser considérablement la pression diastolique d’un patient hypertendu, et lorsqu’on envisage un traitement intensif chez un patient dont la pression diastolique est déjà basse. (Nadia Khan, Vancouver; Yinshan Zhao, Vancouver; Karin Humphries, Vancouver)

Lignes directrices de la Société canadienne de cardiologie : Les lignes directrices cardiovasculaires sont une ressource des plus précieuses non seulement pour les membres de la communauté cardiovasculaire, mais aussi pour l’ensemble des professionnels de la santé au pays. Les lignes directrices de pratique jouent un rôle important dans l’amélioration de la qualité des soins offerts aux patients et la gestion des ressources limitées.

  • Nouvelles lignes directrices détaillées sur l’insuffisance cardiaque de la Société canadienne de cardiologie : Au pays, plus de un million de personnes sont atteintes d’une maladie du cœur, et 50 000 nouveaux cas d’insuffisance cardiaque sont actuellement diagnostiqués chaque année. Selon la gravité des symptômes, le dysfonctionnement du cœur, l’âge et d’autres facteurs, parmi les patients qui reçoivent ce diagnostic, 50 % mourront au cours des cinq années suivantes, alors que la plupart décéderont dans les dix ans. Même si on ne peut pas encore guérir l’insuffisance cardiaque, il est possible de la traiter et de la prendre en charge afin d’améliorer la qualité de vie. Les Lignes directrices sur l’insuffisance cardiaque de la Société canadienne de cardiologie mises à jour combinent 10 ans de publications de lignes directrices sur cette affection afin de fournir des conseils à jour sur le diagnostic et la gestion (autosoins, méthodes pharmacologiques et non pharmacologiques, appareils et orientation). Elles visent à appuyer les décisions quotidiennes pour les soins des patients souffrant de ce trouble. L’un des éléments importants de la mise à jour concerne la reconnaissance et le traitement de l’insuffisance cardiaque au stade avancé, y compris le mode de sélection des thérapies au stade avancé et les considérations liées à la fin de vie. (Justin Ezekowitz, Edmonton; Eileen O’Meara, Montréal)
  • Mise à jour des lignes directrices de la Société canadienne de cardiologie concernant l’utilisation du traitement antiplaquettaire : Les agents antiplaquettaires constituent une pierre angulaire du traitement des patients atteints de maladies vasculaires athérosclérotiques. Les lignes directrices mises à jour de la Société canadienne de cardiologie comprennent de nouvelles données sur la façon d’optimiser l’utilisation du traitement antiplaquettaire chez ces patients ou ceux à risque. (Jean-Francois Tanguay, Montréal; Shamir Mehta, Hamilton)
Citations

« Le Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire regroupe la communauté canadienne en matière de santé cardiovasculaire, y compris des professionnels de la santé, des chercheurs et des décideurs politiques. La transformation et l’évolution du congrès continuent de permettre l’application de la science, avec de meilleures occasions de réseautage, d’apprentissage et de collaboration. »

Dre Michelle Graham, présidente du programme scientifique, Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire

« Cœur + AVC est fière de s’associer à la Société canadienne de cardiologie pour ce rassemblement d’esprits scientifiques parmi les plus brillants et les plus novateurs en cardiologie. La recherche est au cœur de notre travail. Nous sommes également fiers d’être au premier plan de l’innovation scientifique et de l’application de la recherche pour la vie de la population partout au pays, notamment les découvertes présentées au congrès. Les connaissances acquises et les liens forgés au congrès conduiront à des changements dans les pratiques médicales afin de sauver des vies. »

Dre Cindy Yip, directrice de la santé cardiaque, Fondation des maladies du cœur et de l’AVC 

Faits sur la santé du cœur
  • Les maladies du cœur sont la deuxième cause de décès au pays.
  • Plus de 1,3 million de personnes au pays vivent avec une maladie du cœur.
  • On estime à 70 000 le nombre de crises cardiaques au pays, soit une toutes les sept minutes.
  • Jusqu’à 40 000 arrêts cardiaques se produisent chaque année au pays, c’est-à-dire un toutes les 13 minutes.
  • Au pays, neuf personnes sur dix ont au moins un facteur de risque de maladies du cœur et d’AVC, soit plus de 24 millions de personnes.

Le Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire permet à près de 3 000 experts en santé cardiaque de se réunir pour échanger leurs idées et pour présenter les plus récents travaux de recherche de pointe. Il se tiendra à Vancouver du 21 au 24 octobre 2017. #CCCVAN

Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire

Le CCSC est co-organisé par Cœur + AVC et la Société canadienne de cardiologie. Il offre à un large éventail de professionnels de la santé cardiovasculaire les dernières nouvelles scientifiques, des possibilités de formation agréées et un forum idéal pour réseauter avec d’autres collègues du secteur. Ce congrès annuel réunit la communauté des professionnels canadiens de la santé cardiovasculaire, des médecins aux chercheurs, afin de permettre à ceux-ci de réseauter, d’apprendre et de présenter les innovations et les dernières nouvelles en recherche.

Société canadienne de cardiologie

 La Société canadienne de cardiologie est le porte-parole national des médecins et des scientifiques dans le domaine cardiovasculaire, et fait la promotion de l’excellence en santé et soins cardiovasculaires par l’application des connaissances, le perfectionnement professionnel et son leadership dans les politiques en matière de santé.

Cœur + AVC

La vie. Ne passez pas à côté. C’est pour cette raison que Cœur + AVC mène la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC. Nous devons propulser les prochaines découvertes médicales afin que les gens au pays ne passent pas à côté de moments précieux. Ensemble, nous prévenons les maladies, préservons la vie et favorisons le rétablissement grâce à la recherche, la promotion de la santé et des politiques publiques.

Pour toute demande d’entrevue :

Maryse Bégin
Fondation des maladies du cœur et de l’AVC
Maryse.Begin@coeuretavc.ca
514 871-8038, poste 232

Jane-Diane Fraser
Fondation des maladies du cœur et de l’AVC
JD.Fraser@heartandstroke.ca
Du 20 au 24 octobre : 613 406-3282

Les déclarations et les conclusions des auteurs des études constituent uniquement les opinions des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les positions de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC (Cœur + AVC) ou de la Société canadienne de cardiologie (SCC). Cœur + AVC et la SCC ne font aucune déclaration et n’offrent aucune garantie relative à leur exactitude ou à leur fiabilité.