
Une histoire qui me tient à cœur
Julie du Page, actrice, blogueuse et porte-parole s’ouvre sur son cheminement avec une maladie du cœur.
Chapitre 1 Un battement affolé
Il y en a encore beaucoup trop d’inégalités entre les hommes et les femmes. En 2023, ces écarts se font toujours sentir dans plusieurs domaines, notamment celui de la santé cardiaque et cérébrale des femmes.
Je le sais, car je m’intéresse grandement à ce sujet depuis plus de 10 ans. Depuis que ma cardiologue m’a annoncé que je devais subir une opération du cœur par cathéter pour des extrasystoles, une forme d’arythmie.
Je vivais avec cette condition depuis l’adolescence, mais elle s’est intensifiée après ma deuxième grossesse. Les changements hormonaux y étaient sans doute pour quelque chose, mais chaque fois que je consultais mon médecin, on minimisait mes propos et on y accordait peu d’importance. Je relatais mes symptômes, posais des questions, en vain. J’avais l’impression de faire perdre du temps.
— « Ce n’est rien », « on n’en sait pas trop sur les extrasystoles, c’est très courant et plutôt féminin », « ce n’est pas vraiment grave », etc.
Peut-être pas grave, mais je ressortais tout de même avec des médicaments bêtabloquants, ce qui n’est pas anodin!
Chapitre 2 Une oreille attentive
Sportive, j’avais du mal à effectuer des exercices aérobiques sans être essoufflée, voire épuisée. Je n’arrivais plus à dormir et ne faisais qu’écouter les battements irréguliers de mon cœur à travers mon matelas. Une spirale anxiogène dans laquelle je me suis sentie bien seule… Ma qualité de vie de jeune mère en était considérablement affectée.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de prendre ma santé en main et d’être proactive! Ma motivation était telle que je pouvais affronter ce parcours du combattant.

Julie à la soirée Robe Rouge, Montréal, de Cœur + AVC en 2018

Julie à l’animation de la soirée Cœur Québec en 2017.

Julie avec sa fille Billie et son nouveau-né, Augustin.
Sportive, j’avais du mal à effectuer des exercices aérobiques sans être essoufflée, voire épuisée. Je n’arrivais plus à dormir et ne faisais qu’écouter les battements irréguliers de mon cœur à travers mon matelas. Une spirale anxiogène dans laquelle je me suis sentie bien seule… Ma qualité de vie de jeune mère en était considérablement affectée.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de prendre ma santé en main et d’être proactive! Ma motivation était telle que je pouvais affronter ce parcours du combattant.
Chapitre 3 Nouvelle vie, nouvelle cause
Je suis toujours émue lorsque je croise ma cardiologue dans un événement ou un rendez-vous de routine. À jamais, elle sera mon héroïne…
Dans les mois qui ont suivi cet évènement marquant, une personne de Cœur + AVC a communiqué avec moi afin de connaître mon intérêt pour leur cause. Elle ignorait ma situation et comme je ne crois absolument pas au hasard, j’ai vu cet appel comme un signe qu’il fallait que je m’implique! Et depuis, c’est avec beaucoup de fierté et d’enthousiasme que je suis devenue ambassadrice! Toutes les causes sont nobles, mais celle-ci me tient particulièrement à cœur.
J’ai eu l’occasion d’animer de nombreuses soirées et levées de fonds. Un des évènements qui m’a le plus marquée est sans doute le comité d’experts de la santé que je dirigeais dans le cadre d’une campagne visant le financement de recherches spécialement axées sur la santé cardiaque et cérébrale des femmes. C’est là que j’ai réalisé l’inégalité qui existe entre hommes et femmes, notamment parce que les deux tiers des recherches et études cliniques étaient, antérieurement, effectués sur les hommes.
Les femmes ne sont pas des hommes de petite taille, notre cœur et notre cerveau sont différents, la recherche doit en tenir compte. Les femmes ont d’autres facteurs hormonaux qui les mettent plus à risque, tels que la puberté, la grossesse et la ménopause.
Même les manifestations et symptômes peuvent varier entre hommes et femmes. Par exemple, la crise cardiaque chez l’homme se manifeste souvent de façon plus évidente et moins sournoise que chez la femme. Je me souviendrai toujours du témoignage d’une survivante qui racontait qu’en préparant son souper, elle avait ressenti un malaise et une fatigue extrême, mais, prise dans le tourbillon des tâches quotidiennes, de la routine, de sa charge mentale et des enfants, avait poursuivi sa journée. Pourtant, elle avait fait une crise cardiaque.
Cette défaillance du système et ces inégalités envers les femmes se traduisent par des lacunes, tant au niveau de la sensibilisation, du diagnostic, des médicaments, des traitements et des soins reçus en temps opportun. Les statistiques démontrent encore que 45 % plus de femmes que d’hommes meurent de problèmes de santé cardiaque. C’est d’ailleurs la principale cause de mort prématurée chez les femmes au pays. Des progrès ont été réalisés, mais il en reste beaucoup à faire pour s’assurer que toutes les femmes reçoivent les soins dont elles ont besoin. Il est temps de corriger cette injustice!

Joignez-vous à la lutte contre les maladies du cœur et l’AVC.
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