Josée Boudreault, qui vit avec les séquelles d’un AVC, et sa famille

AVC

Mon AVC ne m'a pas arrêtée

Mon histoire par Josée Boudreault

En juillet 2016, à l’âge de 47 ans, j’ai subi un AVC lors d’un voyage avec mon conjoint et mes trois filles. Lors de la première nuit de nos vacances, j’ai réveillé mon conjoint, Louis-Philippe, parce que je ne me sentais pas bien. Il a rapidement constaté que mon visage était affaissé, que j’avais de la difficulté à parler et que mon côté droit était paralysé. Il a immédiatement reconnu les signes de l’AVC présentés dans la publicité VITE de Cœur + AVC et a alerté la réception de l’hôtel afin qu’ils appellent le 9-1-1.

Un caillot présent dans l’une de mes jambes s’est glissé à travers un foramen ovale, un trou dans mon cœur dont je ne connaissais pas l’existence, et est venu se loger dans la partie du cerveau qui s’occupe du langage.

Les ambulanciers sont arrivés rapidement à l’hôtel et m’ont dirigée vers un hôpital spécialisé en AVC, où j’ai subi une thrombectomie, une délicate opération qui permet d’aller chercher le caillot directement dans le cerveau. Pendant ce temps, mes filles étaient entre les mains du personnel de l’hôtel avant l’arrivée d’un couple d’amis pour prendre la relève et les ramener à la maison.

Au moment de mon AVC, j’étais une communicatrice qui travaillait à la radio et la télévision. J’avais aussi écrit deux livres et je présentais des conférences sur l’amour de soi. Mon AVC a volé tous mes mots, incluant le nom de mes filles, que j’avais choisi avec tellement de soin et d’amour. Il a aussi pris mes meilleures anecdotes, que je racontais avec grand plaisir. Le seul mot qui me restait était « awèye ». Je l’ai beaucoup utilisé!

Josée Boudreault avec son conjoint, Louis-Philippe Rivard.

Josée Boudreault avec son conjoint, Louis-Philippe Rivard.

À mon retour à la maison, j’ai fait beaucoup de réadaptation et je me suis grandement améliorée, notamment grâce à ma détermination, mais aussi avec le soutien constant de mon conjoint et de mes filles. Ils me rappelaient ou me réapprenaient les mots que je pensais acquis. Malgré tous mes efforts, je suis demeurée aphasique. J’ai donc plus de difficulté à m’exprimer, la lecture est très difficile et l’écriture est impossible. Par contre, ceci ne m’a pas arrêtée. Le caillot n’a pas réussi à prendre ma présence d’esprit, mon humour, mon positivisme et ma motivation. Aujourd’hui, je me sers de mon épreuve pour donner encore plus de force à mes conférences, que je donne maintenant en compagnie de Louis-Philippe.

Lorsque j’ai subi mon AVC, je connaissais très peu de choses de cette maladie. Je pensais que ça n’arrivait qu’aux gens âgés. J’ai appris qu’un AVC pouvait arriver à n’importe qui, à n’importe quel moment, peu importe son âge. J’ai aussi appris que reconnaître les signes de l’AVC et savoir comment réagir (appeler le 9-1-1) pouvait nous aider à sauver des gens qui nous sont précieux. C’est pourquoi je m’implique comme porte-parole de la campagne VITE de Cœur + AVC depuis de nombreuses années.

En plus des principaux signes de l’AVC représentés par l’acronyme VITE, j’aimerais que les gens sachent à quel point le cœur et le cerveau sont précieux, et que nous devions bien nous en occuper. Pour ma part, je ne pouvais pas contrôler ma malformation cardiaque, mais je pouvais contrôler de nombreux facteurs de risque. Plus on est en santé, plus on fait attention à notre cœur, plus on peut se remettre sur pieds rapidement.