Cœur

Pédaler pour sa vie

Après avoir survécu à une maladie du cœur, Alistair Giffin, un vétéran de la Randonnée du cœur, remonte en selle

Chapitre 1 Cycliste avant tout

En 2010, lorsqu’Alistair Giffin a pris part à sa première Randonnée du cœur, c’était surtout par intérêt pour le vélo. « Je suis un cycliste et l’événement me donnait l’occasion de rouler sur l’autoroute Don Valley. La collecte de fonds, bien qu’importante à mes yeux à cause de mon père, était secondaire. »

Avec des collègues de la CIBC, où il occupe un poste de consultant principal en affaires, il a formé une équipe pour participer à l’événement annuel de Cœur + AVC, lors duquel  les cyclistes prennent d’assaut une des autoroutes les plus achalandées de Toronto.

Elle m’a pratiquement dit que j’allais mourir.
Alistair Giffin

Sur son formulaire d’inscription, Alistair a écrit qu’il récoltait des fonds en l’honneur de son père, qui a subi plusieurs AVC. Il est retourné chaque année diriger son équipe de la Randonnée du cœur. Éventuellement, il a ajouté le nom de sa mère, après qu’elle eut subi un AVC et une crise cardiaque. En une dizaine d’années, Alistair a récolté plus de 15 000 $ pour la recherche sur les maladies du cœur et l’AVC.

Malgré ses antécédents familiaux, il n’est jamais venu à l’idée de ce résident de Markham, en Ontario, qu’il pourrait lui aussi être à risque. « Mon père fumait, mentionne-t-il, et il buvait. C’était les années 70. » Alistair, quant à lui, était en bonne santé, actif et buvait rarement de l’alcool.

Toutefois, après une intervention d’urgence pour lui retirer une pierre au rein, en 2019, les membres de l’équipe médicale l’ont informé que « son cœur avait réagi bizarrement ».

Comme cela ne semblait pas urgent, plus d’une année s’est écoulée avant qu’il subisse un angiogramme. 

Chapitre 2 Quand la maladie cardiaque frappe

Après son angiogramme, alors qu’il se trouvait dans la salle de réveil, la cardiologue est entrée précipitamment dans la pièce. « Elle était très inquiète », se souvient-il. Les tests ont révélé que les deux artères principales de son cœur étaient complètement bloquées, et qu’une des branches de ses artères cardiaques ne s’était jamais développée. Il devait subir un double pontage coronarien immédiatement. « En gros, elle m’a dit que j’étais à l’article de la mort. »

C’était en février 2021. Alistair, alors âgé de 54 ans, a subi un double pontage et son artère non développée a été réparée. Lors des tests préopératoires, les médecins ont découvert qu’il souffrait de fibrillation auriculaire, c’est-à-dire des battements de cœur irréguliers et souvent rapides qui peuvent mener à la formation de caillots sanguins.

« La chirurgie s’est très bien déroulée. Je me sentais merveilleusement bien », se souvient-il. Après quelques jours, on lui a annoncé qu’il pouvait retourner à la maison. On a retiré les fils du stimulateur cardiaque qu’on lui avait implanté pendant la chirurgie, une mesure habituelle de précaution. Il s’est fait livrer un repas du Chalet suisse à l’hôpital. Ses bagages étaient prêts pour son départ prévu le lendemain matin.

Il s’est endormi tôt, en se disant qu’il avait de la difficulté à digérer son repas de la veille. Il s’est réveillé deux jours plus tard. 

Chapitre 3 « Ils m’ont sauvé la vie »

Sa femme, Lisa, lui a raconté ce qui s’était passé. Le retrait des fils a accidentellement provoqué une déchirure dans son cœur. Le samedi, plutôt que de rentrer à la maison, il a été opéré d’urgence en raison d’une hémorragie interne.

En l’opérant, on a découvert que la fibrillation auriculaire avait entraîné la formation de bulles d’air autour de son cœur. Celles-ci auraient pu se transformer en caillots sanguins potentiellement mortels. Les chirurgiens les ont retirés pendant l’opération. « Ils m’ont sauvé la vie », déclare Alistair.

Les membres du personnel hospitalier ont averti Lisa qu’Alistair pourrait présenter des déficits cognitifs en raison de l’absence prolongée de battements cardiaques pendant l’opération. Cependant, lorsqu’elle lui a annoncé ce qui venait de se passer, Alistair a commencé à jurer en disant « Alors, je ne rentre pas à la maison? ». Elle a su immédiatement que son cerveau était intact.

Pour l’homme actif qu’Alistair était auparavant, le rétablissement n’a pas été facile. « Cet été là, j’ai passé la majorité de mon temps à simplement prendre l’air et être heureux d’être en vie. »

Alistair se prépare pour la Randonnée du cœur de cette année en parcourant les 50 kilomètres d’une route située près de chez lui. Il est ravi de faire de nouveau parti de l’équipe de la CIBC pour soutenir une cause qui a vraiment affecté sa famille, et de simplement remonter sur son vélo.