Il est temps de transformer la santé cardiaque et cérébrale des femmes

Nous faisons des progrès, mais il reste tant à accomplir

Trop de femmes meurent parce que la différence entre le cœur et le cerveau des femmes et ceux des hommes n’est pas entièrement comprise. 

À plusieurs reprises, on a dit à Karen Narraway que ses douleurs thoraciques et son essoufflement étaient probablement causés par l’anxiété. Finalement, au bout de presque deux ans de symptômes de plus en plus importants et de tests non concluants, un angiogramme a révélé qu’elle était atteinte d’une maladie du cœur à un stade avancé. Karen a dû subir immédiatement un pontage en raison de six blocages dans ses artères coronaires.

Il semble qu’elle a eu de la chance. Plus de 32 000 femmes meurent chaque année au pays de maladies cardiaques. Les maladies du cœur et l’AVC sont les principales causes de mort prématurée chez les femmes.

Néanmoins, les deux tiers des études cliniques portent sur des hommes. Le cœur et le cerveau des femmes sont différents de ceux des hommes. Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les spécialistes et les autres professionnels de la santé connaissent tous les signes des maladies du cœur et de l’AVC chez les femmes si la recherche ne les reconnaît pas d’abord.

 
Ce qu’il nous reste à apprendre 

Le fossé en recherche s’explique par le manque de données importantes au sujet de l’impact des différences entre le cœur et le cerveau des femmes et ceux des hommes. Voici quelques exemples :

  • Le cœur et les artères des femmes sont plus petits, et la plaque se forme autrement.
  • Les symptômes chez les femmes sont plus susceptibles d’être ignorés jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Nous devons également comprendre pourquoi certaines maladies ont des répercussions plus graves chez les femmes :

  • En 2019, 32  % plus de femmes que hommes au pays sont mortes des suites d’un . 
  • Les femmes ayant subi un AVC ont des séquelles plus importantes que celles des hommes et atteignent un niveau de bien-être physique et psychologique plus faible.
  • Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à succomber à une crise cardiaque et plus susceptibles d’en subir une deuxième.

Finalement, certains risques sont spécifiques au corps et à la vie des femmes. Voici quelques exemples :

  • La grossesse, la ménopause et les changements hormonaux augmentent les risques chez les femmes.
  • Les différences liées au genre, par exemple un statut socioéconomique inférieur, ont aussi des répercussions sur la santé des femmes.
Transformer la colère en action 

« Un effort commun est nécessaire pour combler ce fossé dans la recherche; les dispensateurs de soins, les décideurs politiques, les chercheurs, les partenaires communautaires et les femmes elles-mêmes doivent y prendre part » affirme la Dre Sharon Mulvagh, cardiologue et professeure à l’Université Dalhousie, ainsi que présidente du conseil d’administration de Cœur + AVC en Nouvelle-Écosse. « Il s’agit d’un enjeu multidimensionnel et complexe, mais nous faisons des progrès. »

Au cours des cinq dernières années, Cœur + AVC a amassé plus de 10,5 millions de dollars de financement provenant du gouvernement, d’entreprises et de donateurs importants pour lutter contre les inégalités auxquelles les femmes font face en matière de santé. Notre impact comprend les éléments ci-dessous.

  • Génération de nouvelles données probantes pour améliorer la santé cardiaque et cérébrale des femmes : Grâce au soutien de donateurs, nous avons financé 26 projets de recherche, qui ont donné lieu à plus de 100 publications. On compte parmi ces projets les recherches de Margie Davenport et Jacqueline Saw.
  • Exigence que tous les travaux s’appuient sur l’analyse comparative et la production de rapports fondées sur le sexe et le genre : Nous nous dirigeons vers la pleine conformité en ce qui concerne cette exigence.
  • Établissement d’un réseau puissant de 200 champions : Le Réseau de recherche sur la santé cardiaque et cérébrale des femmes a réuni des chercheurs, des cliniciens, des responsables des changements systémiques et des femmes ayant une expérience vécue pour transmettre leurs connaissances et devenir des ambassadeurs de la recherche équitable, en prenant la tête du changement dans leurs communautés, leurs secteurs et au-delà.
 
Les prochaines étapes 

« Le problème lié aux maladies cardiovasculaires chez les femmes n’a été reconnu que tout récemment », dit la Dre Mulvagh. « Cependant, ce parcours a été très stimulant pour moi, car j’ai pu être témoin des avancées que nous avons réalisées en matière de sensibilisation aux maladies du cœur chez les femmes.

Grâce à son système d’octroi de subventions bien établi, je crois que Cœur + AVC pourra se concentrer sur l’un des plus importants aspects, soit le financement de la recherche. Ce dernier est requis pour répondre aux besoins criants liés aux nombreuses lacunes dans notre compréhension des maladies cardiovasculaires chez les femmes, y compris leur identification, leurs mécanismes et leurs traitements. Ce soutien influera considérablement sur les résultats pour les femmes atteintes d’une maladie cardiovasculaire au pays. »

Nous continuerons de mettre l’accent sur la recherche relative à la santé cardiaque et cérébrale des femmes, grâce aux donateurs de Cœur + AVC et à des entreprises partenaires, dont Munich Re, Canada (vie). Avec ce soutien, Cœur + AVC permettra la réalisation d’études équilibrées, représentatives et équitables qui mettront en lumière les différences entre les hommes et les femmes, afin que tous puissent recevoir un diagnostic et un traitement adéquats.

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