Kevin Lobo, survivant d’une maladie du cœur, montre sur sa poitrine la cicatrice de l’incision.

Cœur

Affronter un avenir marqué par l’insuffisance cardiaque

Bien que Kevin ait été anéanti par son diagnostic, une chirurgie à cœur ouvert l’a remis sur pied.

Chapitre 1 Personne n’est invincible

Pendant la majeure partie de sa vie, Kevin Lobo s’est senti invincible.

Ce passionné de sport a évité de près quelques collisions avec des véhicules alors qu’il faisait du vélo, a failli se noyer pendant son adolescence et a échappé de justesse à une avalanche pendant qu’il faisait du ski à Whistler.

Malgré ces mésaventures, l’insuffisance cardiaque est l’épreuve la plus difficile qu’il a eu à affronter.

Au cours d’une promenade avec son chien Cassius dans un parc de Toronto, Kevin a commencé à transpirer beaucoup et à ressentir des douleurs thoraciques. Comme il portait des sandales ce jour-là, il a remarqué qu’un de ses pieds avait soudainement enflé jusqu’à atteindre la taille d’une balle de softball.

Un ami l’a donc emmené d’urgence à l’hôpital. Kevin pensait qu’il serait de retour à la maison dans quelques heures, mais les médecins l’ont hospitalisé pour lui implanter une endoprothèse dans l’artère bloquée de son cœur. Obtenant son congé quelques jours plus tard, il a été orienté vers la clinique d’insuffisance cardiaque de l’hôpital.

« J’étais terrifié », admet Kevin, qui avait 38 ans et vivait seul à l’époque.

Kevin dans son lit d’hôpital en train de recevoir des soins d’urgence

L’opération à cœur ouvert a été douloureuse, mais Kevin a commencé à se sentir mieux peu après.

Kevin assis sur un sofa caressant son chien.

Kevin se sent chanceux d’avoir reçu des soins de qualité pour le protéger d’une éventuelle crise cardiaque. 

Photo de Kevin avec un homme déguisé en Superman

Les médicaments ont aidé Kevin a gérer son insuffisance cardiaque et à poursuivre sa vie sociale bien remplie.

Chapitre 2 Insuffisance cardiaque 101

Dès ses premiers rendez-vous à la clinique d’insuffisance cardiaque, Kevin a appris que son cœur fonctionnait à moins de 40 % de sa capacité totale.

L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique due au fait que le cœur ne fonctionne pas comme il le devrait. Elle découle souvent de dommages causés par une crise cardiaque.

Toutefois, Kevin n’a jamais subi de crise cardiaque; cet homme actif et en forme faisait des promenades avec Cassius et s’entraînait chaque jour. De plus, ce directeur commercial en logiciels de communication faisait du vélo et jouait au golf de façon régulière. Extraverti et optimiste, Kevin avait une vie sociale bien remplie qui incluait, selon ses dires, des dégustations occasionnelles de bière et d’ailes de poulet avec des amis amateurs de football de la NFL comme lui.

Pourquoi était-il atteint d’insuffisance cardiaque? Pourquoi lui?

Outre ses origines sud-asiatiques qui augmentent les risques de maladies du cœur et d’AVC, il a des antécédents familiaux : sa mère est décédée d’une crise cardiaque dans la quarantaine. « Tous les membres de ma famille maternelle sont atteints de problèmes cardiaques ou de diabète. Beaucoup d’entre eux n’ont pas atteint l’âge de 60 ans. »

Heureusement, de nombreuses personnes touchées par l’insuffisance cardiaque peuvent bien gérer la maladie grâce à des médicaments et à de saines habitudes de vie.

Au bout de six ou sept mois de collaboration avec son cardiologue, Kevin a trouvé une combinaison de médicaments qui lui permet de se sentir bien et d’éviter la plupart des symptômes de l’insuffisance cardiaque, comme la rétention d’eau et l’essoufflement. « Il y a eu des hauts et des bas, affirme-t-il, mais dès qu’on a trouvé la bonne combinaison, tout s’est bien passé. »

La santé mentale joue un rôle capital, elle influe même sur le corps. Mon père ne l’a pas toujours compris, mais maintenant, oui.
Kevin Lobo

Dans les années qui ont suivi, malgré sa fonction cardiaque réduite, Kevin a continué à travailler, à s’entraîner, à jouer au golf, à faire du vélo et à voyager. Il a aussi réduit sa consommation de bière et d’ailes de poulet.

Toutefois, au début de 2021, sa respiration sifflante indiquait un déclin de sa fonction cardiaque : une angiographie a révélé que trois de ses artères coronaires étaient bloquées de 70 à 90 %.

À 54 ans, Kevin a dû subir une chirurgie à cœur ouvert.

Chapitre 3 Pendant et après la chirurgie

« Tu as une mine affreuse! », a dit le frère de Kevin pour le taquiner, quand ce dernier s’est réveillé aux soins intensifs après sa chirurgie de sept heures en août 2021. Les chirurgiens ont réalisé trois pontages et remplacé la valve aortique dans le cœur de Kevin.

Ces circonstances difficiles ont réveillé le combattant en lui : le lendemain de la chirurgie, il s’est levé pour essayer de marcher. « La douleur était si intense que je me suis recouché et évanoui. »

Quelques semaines plus tard toutefois, Kevin faisait deux promenades de 30 minutes par jour et n’avait plus de respiration sifflante. Par la suite, il a recommencé à travailler depuis sa copropriété au centre-ville. Une infirmière le visitait tous les deux jours pour changer les bandages sur sa poitrine et sa jambe, où des vaisseaux sanguins ont été prélevés pour les pontages.

« Je me sens comme un joueur de soccer de 25 ans! », affirme Kevin deux mois après la chirurgie. Il se considère chanceux d’avoir reçu des soins de qualité fondés sur les dernières recherches, puisque ces traitements l’ont probablement sauvé d’une crise cardiaque.

Néanmoins, il admet avoir traversé des périodes difficiles pendant son rétablissement. « Un jour, alors que je regardais la télé, je me suis effondré en sanglots. On passe par toute une gamme d’émotions. »

Kevin sait que l’insuffisance cardiaque fera toujours partie de sa vie. Ses médecins cherchent à améliorer sa fonction cardiaque pour qu’elle atteigne de 35 à 40 %. « Cette année, leur objectif est de remettre mon muscle cardiaque en bon état. »

Aujourd’hui, il effectue un bilan de santé tous les quatre mois avec son cardiologue. Ces rendez-vous sont extrêmement précieux. En 2022, « on m’a implanté un stimulateur cardiaque… en guise d’assurance », dit-il en riant.

Kevin Lobo et son frère debout sur un terrain de golf

Kevin et son frère jouent plus souvent au golf ensemble aujourd’hui. « J’ai encore une vie à vivre. »

Ses capacités athlétiques ont diminué – il peut seulement pratiquer des sports à faible impact et sans contact – mais il est heureux de pouvoir faire de l’exercice. Il aime particulièrement jouer au golf avec son père et son frère. « Un esprit sain dans un corps sain », affirme-t-il.

« La santé mentale joue un rôle capital, elle influe même sur le corps. Mon père, originaire de Goa, ne l’a pas toujours compris, mais maintenant, oui. Et même si j’ai plus de 50 ans, il veille encore sur moi. »

Le combat de Kevin contre l’insuffisance cardiaque l’a amené à voir la vie d’un autre œil et à profiter des choses simples. « Quand je médite, je pense à des choses belles et paisibles : les moments passés avec ma mère; Lincoln et moi à la plage; un monde sans guerre ni pauvreté. »

Quoi qu’il arrive, il fera tout ce qu’il peut pour vaincre l’insuffisance cardiaque. Il puise sa motivation dans le conseil que son grand-père lui a donné : « As-tu un toit au-dessus de ta tête, et au moins une personne qui t’aime? Tu es 97 % plus riche que le reste du monde. »