Un homme en mission

Le 5 octobre 2021 était un mardi comme les autres pour le comédien et chanteur québécois Robert Marien. Comme il le fait depuis les 20 dernières années, il jouait au hockey avec des amis. Il s’apprêtait à aller chercher la rondelle dans le coin de la patinoire lorsque tout s’est arrêté. 

« Je trouvais que je jouais particulièrement bien. Puis, les lumières se sont éteintes. »  

Robert venait de subir un arrêt cardiaque.

Deux joueurs de hockey ont immédiatement commencé les manœuvres de RCR alors qu’un troisième appelait le 9-1-1. Pendant ce temps, un autre joueur courrait pour aller chercher le DEA de l’aréna, qui a été installé quelques années plus tôt dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement fédéral et Cœur + AVC.  

Par pure coïncidence, un ambulancier venait voir son enfant à l’aréna au même moment. Il a donc pu prendre le relais et apporter le DEA sur la patinoire. Le DEA a donné une décharge et Robert est revenu à lui avant l’arrivée de l’ambulance. Il a été parti pendant neuf minutes.

Conscient, le comédien a d’abord été transporté par ambulance à l’Hôpital Le Gardeur, où il a subi une batterie de tests. Il a ensuite été transféré à l’Institut de cardiologie de Montréal, où on lui a installé un défibrillateur interne et débloqué une artère. 

Robert a été sauvé grâce aux actions rapides de ses coéquipiers et aux premiers répondants. « J’ai été extrêmement chanceux. S’ils avaient hésité, je ne serais probablement pas ici aujourd’hui. »

Encore couché sur son lit d’hôpital et réalisant ce qui lui était arrivé, Robert n’avait qu’une idée en tête : faire savoir que des actions simples peuvent sauver une vie. Des actions comme l’apprentissage des manœuvres de base de la RCR et de l’utilisation d’un DEA, ainsi que la volonté d’agir et d’aider. Il s’est fait la promesse d’utiliser sa voix pour sensibiliser la population et augmenter l’accès public à la défibrillation.  

« Il devrait y avoir autant de défibrillateurs dans les lieux publics que d’extincteurs d’incendie, insiste Robert. On n’a pas besoin d’être un pompier pour se servir d’un extincteur. C’est la même chose avec le DEA. On n’a pas besoin d’être un ambulancier. Il est facile à utiliser et il te dit même quoi faire. Avec le répartiteur du 9-1-1 au bout du fil et un DEA à portée de main, vous n’avez rien à craindre. Vous mettez toutes les chances de votre côté pour sauver une vie. J’en suis la preuve vivante. »

Maintenant ambassadeur de la cause, Robert milite pour qu’un plus grand nombre de DEA soient installés dans les lieux publics. « En fin de compte, ce qui m’a ramené à la vie, c’est la décharge électrique du DEA. C’est une petite machine extraordinaire. J’en ai maintenant un à la maison et, partout où je vais, je demande s’il y en a un aussi. » 

Plus de deux ans après son arrêt cardiaque, Robert est encore extrêmement reconnaissant envers les amis qui lui ont sauvé la vie. « Tout ce que je peux leur dire est un grand merci. Nous ne savons jamais quelle importance nous avons dans la vie des gens que nous croisons, mais ces hommes ont eu un grand impact dans la mienne. Ils m’ont littéralement sauvé la vie. »

Robert profite maintenant de chaque moment, de chaque repas, de chaque rencontre ou de chaque note qu’il chante. « Tout est un bonus, un moment que je n’aurais pas eu la chance de vivre sans mes coéquipiers. Je ressens une immense gratitude. J’y pense constamment, et je suis très heureux d’être ici. » 

« On aspire tous à être de grands humains et à devenir meilleurs. Les gars qui m’ont sauvé, ils sont devenus de grands humains par la force des choses. Tout le monde peut être un héros. Ils ont posé un geste simple, mais d’une grande importance. Ils seront à jamais dans mon cœur. » 

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