Un AVC à 28 ans
La reconnaissance des signes de l’AVC et une intervention rapide ont permis à Melissa de reprendre le cours de sa vie.
Lorsque Melissa Wing a subi un AVC ischémique dans la vingtaine, un traitement rapide lui a permis de se rétablir presque entièrement. Et le diagnostic étonnant qui a suivi pourrait lui avoir sauvé la vie.
Melissa se vernissait les ongles tous les jours pour améliorer sa dextérité.
Après avoir obtenu sa maîtrise, Melissa a décroché l’emploi de ses rêves!
« Cette fameuse plage, j’y vais encore. Depuis que je suis rétablie, c’est pour moi un endroit de gratitude. »
Alors âgée de 28 ans, Melissa s’amusait avec ses amis à une fête d’adieu sur une plage de Victoria, en Colombie-Britannique, quand elle a senti que quelque chose ne tournait pas rond. Un côté de son visage commençait à s’affaisser. « Je ne me sens pas bien, s’est-elle dit. Mon visage s’affaisse. Ça ne peut pas être un AVC, c’est impossible. Je suis trop jeune. »
Cole, son partenaire, a remarqué la même chose. Inquiets, Cole et Melissa ont rapidement passé en revue l’acronyme VITE (Visage, Incapacité, Trouble de la parole, Extrême urgence). Ils ont alors su qu’il n’y avait pas de risque à prendre. Lorsqu’ils sont arrivés à l’Hôpital général de Victoria, les symptômes de Melissa s’étaient aggravés. Son bras et sa main du côté droit étaient mous et son visage avait continué de s’affaisser encore plus. Elle ne pouvait plus parler du tout.
« Je parvenais encore à penser clairement, se souvient-elle, mais ma bouche ne pouvait pas articuler. »
Melissa a été examinée par un médecin de l’urgence dans les 15 minutes suivant son arrivée. Elle a ensuite passé une tomodensitométrie et reçu un médicament pouvant dissoudre les caillots sanguins. Comme Melissa et Cole le craignaient, c’était bel et bien un AVC ischémique.
Au cours des quatre jours suivants à l’hôpital, Melissa a graduellement retrouvé l’usage de ses membres et de la parole. Une infirmière, dont Melissa aimerait tant se rappeler le prénom, lui a offert du réconfort et de la motivation lorsqu’elle peinait à mettre des mots sur ses pensées.
« Elle avait un million d’autres choses à faire, se souvient Melissa, mais elle a pris le temps de s’asseoir à mes côtés et de me dire : “Ne t’inquiète pas, tu vas y arriver. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, tu t’améliores. Si tu as quelque chose à me dire, je vais m’asseoir ici et attendre”. »
En deux semaines, Melissa avait recommencé à parler et avait retrouvé son sourire, bien qu’un peu asymétrique. La troisième semaine, elle arrivait à lever le sourcil droit et à faire des clins d’œil. Melissa se sentait à nouveau elle-même.
Pour que sa main droite retrouve sa dextérité, Melissa se vernissait les ongles tous les jours et publiait ses progrès sur Instagram. Elle a ensuite commencé à faire du bénévolat à la Victoria Therapeutic Riding Association, où elle a retrouvé peu à peu ses habiletés motrices et sa confiance au contact des chevaux. Par contre, sa sensibilité extrême à la lumière demeurait un problème de taille et rendait les écrans intolérables. Melissa se demandait ce qui allait advenir de sa carrière. Après des mois d’essais et d’erreurs, elle a enfin trouvé un soulagement, des lentilles prismatiques, ses « sauveuses » comme elle aime appeler ses lunettes.
L’AVC qu’a subi Melissa a interrompu sa maîtrise, mais pas pour longtemps. Elle a terminé son programme de l’Université de Victoria et travaille maintenant dans le domaine de ses rêves à mener des recherches historiques et à préserver les archives.
« J’étais terrifiée à l’idée de devoir mettre une croix sur tout ce que j’aimais, confie Melissa. Mais non, j’ai pu reprendre toutes mes activités! »
Ironiquement, son AVC pourrait l’avoir sauvée d’une affection potentiellement mortelle. Lors de son séjour à l’hôpital, les médecins ont découvert chez elle une valvulopathie mitrale, une cardiopathie congénitale à l’origine d’un petit anévrisme de l’aorte, mais qui peut être pris en charge. Aujourd’hui, elle surveille l’état de son cœur en passant fréquemment des examens d’imagerie cardiaque. « C’est complètement fou! C’est pour cette raison que, chaque jour, je suis reconnaissante d’avoir subi un AVC, aussi étrange que cela puisse paraître », explique-t-elle.
Plus tôt cette année, Melissa a eu la chance de rencontrer et de surprendre le Dr Michael Hill, dont les recherches révolutionnaires ont permis d’aider de nombreuses personnes à se rétablir et à retrouver leur autonomie après un AVC. Elle fait part de sa gratitude dans cette vidéo de Cœur + AVC.
Aujourd’hui, Melissa se sert de son expérience pour sensibiliser les gens. Elle demande à ses proches quels sont les signes de l’AVC et leur rappelle qu’il ne touche pas uniquement les personnes âgées.
« Connaître l’acronyme VITE m’a sauvé la vie, explique Melissa. Cela pourrait aussi sauver la vôtre! »
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AVC : réussir l’impossible
Le Dr Michael Hill, professeur de neurologie, s’est attaqué aux formes d’AVC les plus graves, qu’on croyait impossibles à traiter. Grâce aux avancées réalisées par son équipe et lui en matière de thrombectomie endovasculaire, une personne qui subit un AVC ischémique en 2025 n’est plus automatiquement condamnée à mourir ni à perdre son autonomie. Aujourd’hui, beaucoup de gens vivant avec les séquelles d’un AVC peuvent retourner au travail, mener une vie active et partager des moments importants avec leurs êtres chers.